Commentaires (0)
Vous devez être connecté à votre compte jhm pour pouvoir commenter cet article.

Agrivoltaïsme sur 154 ha en Haute-Marne : produire de l’énergie pour sauver l’agriculture

Dans un souci de transparence, trois agriculteurs sur le territoire de Laville-aux-Bois et Chamarandes-Choignes ont exposé sur le terrain leur désir d’étudier une zone de 154 ha pour y envisager l’installation panneaux photovoltaïques. La société GLHD est associée à ce projet agricole et énergétique.

Rémi Cauret, Julien Lanclume et Jean-Philippe Frossard, agriculteurs sur Laville-aux-Bois et Chamarandes-Choignes, ont décidé de porter un projet commun ; celui de mettre en place une ferme agrivoltaïque sur une zone d’étude de 154 ha. Cette dernière se situe aux abords de Laville-aux-Bois, à gauche de la départementale Chaumont/Biesles.

Lors de la visite du site d’implantation, les agriculteurs ont justifié cette ambition aux côtés de la société française GLHD qui est spécialisée dans l’aménagement de projets agrivoltaïques de très grande taille. Pour eux, « d’année en année, entre l’impact du changement climatique sur les cultures, l’instabilité du marché des céréales et la concurrence étrangère qui menace la compétitivité des agriculteurs français, le contexte agricole est de plus en plus incertain ».

Ce genre de projet peut ramener, environ, 300 000 € aux collectivités qui accueillent le site soit 150 000 € au Département et 150 000 € à l’Agglo de Chaumont qui peut en redistribuer moitié (75 000 €) aux communes de Laville-aux-Bois et Chamarandes Choignes.

De plus, alors que la rentabilité de certaines cultures comme le colza est remise en cause, les céréaliers qu’ils sont se souviennent que les anciennes générations étaient tous des polyculteurs éleveurs. Et donc, ils expriment leur volonté de diversifier leur activité et valoriser leurs parcelles les moins productives qui risquent de retourner à l’état de friche en produisant de l’énergie « verte et renouvelable » via les panneaux et en développant des nouvelles activités d’élevage sur le territoire.

Les agriculteurs et GLHD travaillent conjointement au développement d’un élevage ovin sous les panneaux ainsi qu’à la construction d’une bergerie moderne. Il est prévu d’embaucher un berger et de monter une troupe de 600 à 750 brebis pour la production d’agneaux nés en hiver et élevés à l’herbe.  Des ruches sont aussi envisagées ainsi que l’introduction de nouvelles cultures dans la rotation comme la luzerne.

Les agriculteurs souhaitent ainsi s’immiscer dans la filière ovine en travaillant avec la coopérative Cobevim, l’abattoir qui sera construit à Chaumont, les collectivités et les écoles. Le tout pour une filière courte et locale.

Pas d’altération de la production végétale

A ceux qui se demandent si l’herbe pousse sous des panneaux, Célia Barbaud, chef de projet de GLHD, répond qu’elle est maintenue sur l’année voire améliorée en été grâce à l’ombre créée. Les panneaux, partie basse, sont positionnés à 1,10 m et, partie haute, à 3,50 m. Ils laissent écouler l’eau et l’écart entre panneaux est variable et ajustable en fonction de l’étude en cours.

Célia Barbaud indique aussi que 15 ha de panneaux à distance suffisante pour laisser passer les outils agricoles produira chaque année autant d’électricité qu’une éolienne de 5 MW (200 m de haut). Au total, le site pourrait produire 120 MW (100 MWe) soit la consommation en électricité et chauffage de 22 500 foyers par an. Cette électricité partirait sur le réseau, en priorité, sur les zones les plus proches. 

Frédéric Thévenin

Un projet sans subvention et concerté

La société GLHD met en avant l’absence de subventions de l’Etat pour ce genre de projets. Les investisseurs privés savent que les techniques sont assez matures pour produire de l’électricité à un prix compétitif face aux énergies conventionnelles (dont le nucléaire) et aux énergies renouvelables actuelles. Cette indépendance vis-à-vis des aides publiques permet de produire de l’électricité aux environs de 4 ct du kWh contre 5 pour le nucléaire historique. Avec ce genre de projet, GLHD profite aussi de l’économie d’échelle en s’installant sur de grandes surfaces comme ici.

Les panneaux seraient orientés vers le sud. Ils sont susceptibles de regarder Laville-aux-Bois. 

Bien consciente des préhensions qui pourront se lever autour du projet et surtout de l’impact sur le paysage, la société insiste sur les consultations et la transparence qui l’entourent. « Les élus et habitants des communes sont mis dans la boucle ainsi que la DDT, la Chambre d’agriculture, les chasseurs, le lycée agricole… pour une entente globale et afin qu’aucune animosité ne se crée sur le territoire ».

GLHD est prête à faire évoluer le projet pour trouver le meilleur agencement. Elle exprime sa volonté de communiquer en toute transparence et de discuter, avec la population proche, sur la possibilité d’intégration paysagère. Elle évoque des haies mais aussi la mise en place d’un parcours touristique et d’un chemin pédagogique.

Sur le même sujet...

Les inattendues
Bologne, Vouécourt
Deux inattendues fort bienvenues pour reprendre le café de Vouécourt
Energie Environnement

Depuis début avril, le bistrot de Vouécourt connaît une nouvelle jeunesse. Delphine et Cindy, deux « inattendues » ont repris les rênes de cet établissement pour l’heure ouvert sept jours sur sept(...)

Bourmont
Les écoliers à la découverte de la bioéconomie
Energie Environnement

Les élèves de l’école primaire ont participé à une animation sur le thème de la bioéconomie, vendredi 19 avril, au matin. C’est l’association Terre avenir, agréée Aecep (Association éducative complémentaire(...)

Montier-En-Der
Concours du festival de Montier : derniers jours pour s’inscrire
Energie Environnement

Le concours du Festival international de photo animalière et de nature de Montier est encore ouvert jusqu’au 30 avril. Avis aux passionnés ! Il ne reste plus que six jours,(...)