“Agri-Mieux” Meuse Amont pour préserver l’eau dans l’est de la Haute-Marne

La Meuse prend sa source à l’est de la Haute-Marne. Le territoire de 566 km² et 41 communes en tête de bassin joue donc un rôle essentiel sur la qualité de l’eau du fleuve d’où l’opération appelée “Agri-Mieux” portée par la Chambre d’agriculture et l’agence de l’eau Rhin Meuse. Les 400 exploitations sur cette zone sont invitées à participer à ce projet de développement local, comme ce fut le cas, au début du mois d’octobre, à Colombey-lès-Choiseul.

Ce secteur est couvert à 25 % de forêts et à 70 % de terres agricoles dont 65 % de prairies. Or, d’après l’étude menée, la pollution limitée des eaux superficielles et souterraines est directement liée à la diminution des surfaces en herbe. Du coup, en concertation avec les agriculteurs et sur la base du volontariat, l’opération tourne autour de l’évolution des pratiques avec des animations, des constats, des conseils et des actions. Anthony Barbier, son président, le dit : « “Agri-Mieux” permet de réunir tous les acteurs afin de préserver un terroir et un territoire tels qu’ils étaient ces dernières décennies. Il faut aussi penser au futur et voir cette opération sur le long terme. »

Pour ce faire, cinq thématiques ont été dégagées : l’élevage avec, notamment, la préservation des surfaces en herbe, la méthanisation, l’eau en quantité et en qualité, la biodiversité et l’agroforesterie. Pour l’herbe, des rendez-vous vont être menés comme l’action “Bout de prairies” en 2023, un concours de prairies fleuries, l’analyse technico-économique sur système herbe/maïs ou la recherche de l’autonomie alimentaire. Pour l’eau, il est question de développer les cultures à bas niveau d’impact comme la luzerne, de trouver des méthodes de stockage de l’eau, d’optimiser son utilisation et de réimplanter arbres et haies.

Si cette opération offre des opportunités aux agriculteurs en termes de conseils et de références, ces derniers précisent qu’il sera important que « les techniciens de l’agence de l’eau aillent sur le terrain au lieu d’imposer des systèmes inadaptés au territoire ».

Frédéric Thévenin