Agglomération de Chaumont : « le sentiment de tristesse » de Stéphane Martinelli face à Christine Guillemy
Un an (et quelques semaines) après son élection à la tête de l’Agglomération de Chaumont, Stéphane Martinelli dresse un premier bilan contrarié par la Covid et des rapports tendus avec la Ville de Chaumont. Il dit ne pas s’amuser de la situation et en profite pour répondre à Christine Guillemy.
Les propos acides de Christine Guillemy sur Palestra, la mutualisation des services, « la minorité dans sa majorité » et donc l’Agglomération de Chaumont ne sont pas passés inaperçus. Ils donnent l’occasion à Stéphane Martinelli, justement président de l’Agglo, de retracer cette année à fortes turbulences. Ses vérités ne sont pas forcément celles de Christine Guillemy. Elles sont parfois très éloignées.
Stéphane Martinelli parle d’une année « particulièrement singulière du fait de la crise sanitaire liée à la Covid ». Il évoque le cycle électoral interrompu puis « une année qui ne ressemble pas à ce qu’il avait imaginé ».
La démocratie non respectée
Pourtant, dès le début, le jour de son élection, il est très vite tombé dans le bain et savait à quoi s’attendre. Il dit être rentré chez lui avec « un sentiment de tristesse ». Alors que ses pairs l’avaient confortablement élu, le choix des représentants des 63 communes de l’Agglo n’a pas été respecté. Il fait allusion à la non-acceptation de Christine Guillemy dès ce jour de juillet 2020.
Stéphane Martinelli insiste : « j’étais triste de voir que la démocratie n’était pas respectée et j’ai compris que, dès le surlendemain, tout ce qui était possible ne l’était plus alors qu’il n’y avait aucune raison factuelle à cette situation ». Il dit avoir tendu la main à plusieurs reprises mais aussi avoir compris que tous les sujets seraient utilisés pour mettre en difficulté le président, l’Agglo et le territoire.
Palestra en jeu
Le premier sujet évoqué par Stéphane Martinelli est Palestra. Il rappelle que le site vient remplir trois missions : relayer trois piscines en fin de vie, remplacer une salle sans norme sportive pour le club de volley et venir combler l’absence de salle de spectacle de plus de 900 personnes sur la ville préfecture.
Il rappelle que le projet a été validé en 2015, par Christine Guillemy, avec, pour les investissements, la hausse de la fiscalité à hauteur d’un million d’euros pour tous les habitants de l’Agglo et, pour le fonctionnement, l’attribution de compensation de la Ville à hauteur, là aussi, d’un million d’euros. Tous les élus ont voté dans ce sens, les Chaumontais et les autres.
Lorsque Stéphane Martinelli entend que Christine Guillemy veut revenir sur l’accord qu’elle a signé, il tombe de sa chaise. Autant dire que l’idée émise par le maire de Chaumont de signer une nouvelle convention est clairement rejetée. Il appuie : « pour la Ville, il ne s’agit pas d’une nouvelle charge car elle existait déjà avec les anciennes piscines. En plus, Palestra est à Chaumont, pas à Rizaucourt ou à Ninville ».
Incompréhension
Dans ce contexte, il se demande pour quelle raison les Chaumontais auraient des tarifs préférentiels. « Cette proposition n’est pas compréhensible venant d’un maire qui était aux commandes de l’Agglo lors des décisions ».
Pour la délégation de service public du centre aquatique, Stéphane Martinelli explique en avoir fait une priorité à son arrivée à la tête de l’Agglo. « Nous étions déjà en retard même si je savais que quatre grands opérateurs étaient intéressés ». Quant aux tarifs, dès 2015, les élus les imaginaient autour de 4,50 €. « En réalité, il s’agit d’un tarif d’affichage pour les habitants du territoire. L’idée est de favoriser les abonnements et les cartes multi-entrées. Cela dit, comment comparer ce qui n’est pas comparable en termes de prestations et d’outil. Les premiers résultats sont plus qu’encourageants avec 1 500 entrées par jour malgré la météo et le pass ».
Il conclut en visant Christine Guillemy : « comment remettre en cause quelque chose qu’on a défini soi-même et dont on a fait les règles ».
Frédéric Thévenin – f.thevenin@jhm.fr
Demain, la suite des propos de Stéphane Martinelli autour de la fiscalité et ses projets.
Vers une convention pour la mutualisation
Autre point d’achoppement entre Christine Guillemy et Stéphane Martinelli : la mutualisation des services à la suite de transferts de compétences entre les communes et l’Agglo. Le second rappelle que les règles ont été définies en 2013 alors que Christine Guillemy était maire et qu’elle a été réélue en 2014. Stéphane Martinelli continue : « six ans se passent avec des fusions. La mutualisation entre dans les faits et, désormais, elle est contestée sous prétexte qu’il n’y a pas eu de convention ». Pour lui, « elle est de fait depuis six ans pour Chaumont et les autres communes avec des flux financiers honorés par les uns et les autres ».
Stéphane Martinelli se dit prêt à écrire une convention qui acte la mutualisation qui existe depuis le début. Malgré tout, il s’interroge : « pourquoi remettre en cause ce qui a été réalisé anciennement ? Quelle est la logique ? Les maires des 63 communes de l’Agglo ont accepté de ne plus être l’autorité hiérarchique de leur personnel. Le maire de Chaumont ne l’accepte plus et tout devrait changer ? Je ne comprends pas »