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Agglo : eau potable et augmentation imbuvable

L’ambiance était tendue jeudi soir, au conseil d’agglomération.

CONSEIL D’AGGLOMERATION. Réunis jeudi 16 juin en soirée à l’espace Cœur de Ville, les élus de la communauté d’agglomération Saint-Dizier, Der et Blaise ont voté la fixation des tarifs de l’eau potable. Ce qui était loin de faire l’unanimité. Ambiance. 

On aurait pu croire de prime abord qu’il s’agissait du dernier conseil communautaire avant les vacances d’été, ce jeudi soir à l’espace Cœur de ville. Avec un petit 29 degrés à l’ombre dehors, des conversations autour du bronzage et des dizaines de bermudas dans l’hémicycle. Mais les vacances attendront et le point n°7 permettait d’en prendre vite la mesure. Car si les élus de l’agglomération Saint-Dizier Der et Blaise avaient de gros dossiers au menu, dont les transports ou la réhabilitation de la médiathèque (nous y reviendrons), c’est bien la fixation des tarifs de l’eau potable qui a fait débat.

Compétence intercommunale depuis le 1er janvier 2020, l’eau potable, c’est « un défi majeur dans les quinze ou 20 ans, que l’on gère cette ressource de façon responsable », insiste le président de l’Agglo. A partir du 1er juillet 2022, toutes les communes de la super-collectivité convergent vers le même contrat : toutes anciennement en régie l’intègrent, celles dont la DSP (délégation de service public) arrive à échéance au 30 juin 2022 également. Les autres, à la fin de leurs DSP respectives. A terme, c’est l’harmonisation des tarifs dont il est question. Pour y parvenir, l’opération est « très favorable pour beaucoup, moins pour une partie », concède Quentin Brière. « 60 ou 70 % d’habitants en dehors de Saint-Dizier verront leur facture diminuer, pour certains par trois, en revanche pour Saint-Dizier, c’est une grosse augmentation, on l’assume, elle est nécessaire. »

« Ce n’est pas le bon moment »

La délibération consistait à déterminer les tarifs de part variable revenant à la collectivité, la facture du client correspondant à trois parts : une part pour la collectivité, une part fixe pour le délégataire, une part variable pour le délégataire (Suez). Difficile d’y voir clair dans les tableaux basés sur la part au m3 et ses variations, à chiffres à virgule, note Jean-Luc Bouzon : « La part agglo, la part délégataire, je n’en ai rien à faire. Au bout du compte, concrètement, quelqu’un qui habite à Saint-Dizier, combien va-t-il payer ? » La réponse est venue de Jean-Yves Marin, vice-président en charge de l’Environnement, qui a pris l’exemple d’une consommation de 120 m3 annuelle par foyer, qui passerait à Saint-Dizier de 139,84 € à 181,48 €. Ce dernier montant étant à terme, celui identique pour tous. Pour Jean-Luc Bouzon, « ce n’est pas le moment pour les habitants qui voient tout augmenter de faire cela. Il y a 8 000 Bragards sous le seuil de pauvreté. Je pense qu’il faut reporter ce vote ! »

D’autres maires ont pris la parole, à l’instar de Philippe Novac, maire d’Humbécourt. Pour lui, d’une part, le calcul tel qu’il a été présenté jeudi présente des manquements et d’autre part, de telles hausses – sa commune est très touchée puisque la facture sur la base de 120 m3 passera de 99,24 euros à 181.48 € – seront catastrophiques. « Il faut dire la vérité aux gens ! On est en train de faire de la pauvreté. Je demande qu’on reprenne le calcul et qu’on ne vote pas cette délibération ! »

A Quentin Brière de se défendre : « Ne dites pas qu’on cache des choses. Il y a eu quatre conférences des maires sur ce sujet, à aucun moment vous ne l’avez évoqué. » « Faux », répond Philippe Novac. Et bis repetita. Difficile de savoir qui a tort ou raison dans cette confrontation. Premier vice-président et maire de Montreuil-sur-Blaise, Laurent Gouverneur a voulu tempérer les choses : « Je suis le deuxième moins cher de l’agglo sur le prix de l’eau. Je vais passer de 132 € à 181,48 €, je ne sais pas comment je vais leur (à ses administrés) expliquer tout ça, dont mes agriculteurs qui vont être pénalisés. Mais auparavant, on réparait nous mêmes les fuites d’eau, relevait les compteurs, allait à la station de pompage… c’est du bénévolat. Le prix de l’eau n’était pas le prix juste. Ça va être compliqué, mais c’était inéluctable. Dans les petites communes, l’eau, c’était pris sur le budget principal ! »

« Le but est qu’à brève échéance, chaque consommateur de l’agglo se retrouve à égalité par rapport au coût et la qualité de service », complète Jean-Yves Marin. Quatre élus ont voté contre cette délibération, quinze se sont abstenus.

N. F.

n.frise@jhm.fr

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