Agence nationale de la cohésion des territoires : « Une boîte à outils pour faire du cousu main »
Créée l’année dernière, l’Agence nationale de la cohésion des territoires est venue présenter ses missions aux grands élus du département, hier à Joinville, Andelot et Langres.
L’ingénierie territoriale, c’est la réunion des « moyens humains, (des) méthodes et (des) dispositifs permettant la réalisation de projets »*. Et en Haute-Marne, il y en a besoin. Comme le rappelle un président de communauté de communes parmi d’autres – mais pas n’importe lequel, puisqu’il préside aussi le Conseil départemental : Nicolas Lacroix -, les EPCI** n’emploient que de trop « petites équipes » pour pouvoir répondre aux besoins d’ingénierie et ainsi répondre aux appels à projets de l’Etat. L’élu n’a d’ailleurs pas abandonné l’idée d’une Agence d’ingénierie départementale qui, il y a trois ans, n’avait pas emballé les deux Agglos haut-marnaises.
En attendant que cette agence voie le jour, la venue, hier en Haute-Marne, des dirigeants de l’Agence nationale de la cohésion des territoires ou ANCT (sa présidente, Caroline Cayeux, maire de Beauvais, son directeur, le préfet Yves Le Breton), a été bien accueillie par les grands élus haut-marnais, réunis dans la matinée à Joinville.
« Guichet unique »
Créée il y a un an, l’ANCT se propose, par une offre d’ingénierie territoriale, de « mettre en œuvre les projets que vous portez, et non ceux de l’Etat », a insisté la présidente à l’intention des présidents d’EPCI. Cette offre s’appuie sur un partenariat avec des organismes que les élus connaissent déjà bien mais pour laquelle l’agence apparaît comme « un guichet unique » : le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema), l’Ademe, « principal opérateur de l’Etat pour la transition énergétique », l’Agence nationale de l’amélioration de l’habitat (Anah)… L’ANCT, « c’est une grande boîte à outils pour faire du cousu main, a résumé le préfet, Joseph Zimet. Elle nous est confiée, à nous de nous en saisir ».
« Laboratoire et observatoire »
Ainsi que l’a rappelé Caroline Cayeux, le dispositif “Petite ville de demain”, d’une durée de six ans, « est le premier programme maison réalisé et construit par l’ANCT. Vingt communes de ce département se sont inscrites ». Parmi elles, Joinville et Andelot, où la délégation s’est tour à tour rendue avant de gagner Langres. L’agence est également chargée de l’accompagnement des élus dans le cadre des Contrats de relance de transition écologique, qui seront proposés à chaque communauté de communes ou, comme à Langres, peut-être à l’échelle de trois EPCI (lire dans notre édition de demain). En Haute-Marne, c’est le préfet, assisté de son secrétaire général et du directeur départemental des Territoires, qui est le délégué territorial de l’agence. Il a lancé hier le comité local de cohésion des territoires, « un laboratoire et un observatoire », qui se réunira une fois par an, et dont le comité des exécutifs sera co-présidé avec le sénateur Charles Guené. Une de ses premières missions sera de recenser les ressources d’ingénierie locale, avant de recourir ou non aux services – gratuits pour les communes de moins de 3 500 habitants – de l’ANCT.
L. F.
* Définition proposée par l’Association des Départements de France.
** Etablissement public de coopération intercommunale (communauté d’agglomération, communauté de communes).