Affaires – L’édito de Patrice Chabanet
L’actualité est de plus en plus obstruée par le feuilleton des affaires, anciennes ou récentes. Dans l’affaire Benjamin Griveaux, Piotr Pavlenski continue à déballer explications confuses et menaces d’autres « révélations ». L’homme est suffisamment déjanté et cynique pour le prendre au sérieux. On a envie de dire : A qui le tour ? Passé le moment d’unanimité pour condamner les agissements de cet exilé politique, des fissures apparaissent dans la classe politique. Tout en condamnant l’atteinte à la vie privée, des voix se font entendre pour relever la « légèreté » du candidat à la mairie de Paris. On connaît cette petite musique : la diffusion de la vidéo est inacceptable, mais…Ce fameux « mais » qui autorise tous les retournements d’opinion. D’où les premiers effets collatéraux de l’ affaire : les réserves émises par Olivier Faure, patron du PS, sur le sérieux de Benjamin Griveaux lui ont valu une allusion perfide du ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner sur ses divorces. Ambiance… Le poison Pavlenski se diffuse lentement dans la classe politique.
Autre affaire sur un autre registre : l’affaire Fillon. A quelques jours du procès qui doit s’ouvrir lundi, l’Assembleé nationale a mis la barre très haut. Elle exige le remboursement de plus d’un million d’euros, somme qui correspond à ce qu’aurait touché Pénélope Fillon bénéficiaire d’un emploi fictif, selon l’acte d’accusation. Quelle que soit l’issue du procès, on aura droit à un déballage sur les mœurs de la Ve République.
L’enchaînement de ces affaires qui n’ont aucun rapport entre elles entretiennent un climat délétère. Elles donnent une mauvaise image de la politique, même si elles sont le fait d’une minorité. On peut déplorer l’ingratitude des citoyens, mais ce sont les sorties de route qui retiennent le plus l’attention.