Adrien Bobin, taillé pour le Canada
La rencontre de la semaine : Adrien Bobin.
Âgé de 36 ans, Adrien Bobin a récemment participé à la 9ᵉ édition du Symposium international de la sculpture de la ville de Saint-Georges au Canada. Durant trois semaines, du 21 mai au 11 juin dernier, le Bragard d’origine a érigé une œuvre monumentale de cinq mètres de hauteur qui fera désormais partie durablement du paysage communal. « J’y avais déjà participé il y a cinq ans. J’avais sculpté un anneau de plus de deux mètres », se remémore le trentenaire. « Cette année, le thème était celui du vent et de l’art totémique. J’ai créé un monolithe de calcaire avec une insertion de métal en acier inoxydable. Je suis très heureux du résultat. »
« Je suis fier de mes origines »
Au moment de l’entretien, s’il est 14 h en France, il est 8 h au Canada. Mais pas de quoi perturber le sculpteur, résidant depuis plusieurs années sur le sol québécois après avoir, en amont, fait ses premières armes en Haute-Marne. « Quand j’ai eu mon brevet, j’ai eu envie d’apprendre quelque chose de concret », explique Adrien. « Je me suis inscrit à l’école de taille de pierre la plus proche que j’ai trouvée, à Dijon, et en parallèle, je donnais des coups de main à un artisan de Chevillon. »
Après avoir étudié les ficelles du métier pendant deux ans, le sculpteur, réalise, au fil des missions qu’il accepte, un véritable voyage initiatique dans le domaine de la restauration patrimoniale. « Je suis allé à Reims, à Marseille, en Allemagne, en Italie, à Québec, puis je suis revenu en France ». En 2010, Adrien retourne au Canada pour travailler sur l’Assemblée Nationale à Québec. Finalement, il n’est plus jamais parti et contribuera à la préservation d’autres édifices dont le château Frontenac et le parlement à Québec ou encore celui d’Ottawa. « J’ai vraiment aimé cette ville, donc je suis resté. Contrairement à la France où les milieux sont très cloisonnés, ici, je parlais à tout le monde. Ça m’a ouvert des portes. » Sans pour autant oublier ses racines. « Je suis très content de mon parcours, mais je suis aussi fier de mes origines haut-marnaises. Tous les ans, je repasse à Saint-Dizier. »
Désormais, tout en continuant son activité, le sculpteur souhaite laisser davantage parler son âme d’artiste. « Je vais créer une collection de créations pour les présenter à des galeries afin qu’elles les exposent. » André n’a pas fini de faire parler de lui dans les contrées canadiennes.
D.Lemoine