L’acupuncture pour dire stop au tabac
Il est possible d’avoir recours à d’autres types d’accompagnements pour réussir à vivre sans cigarette. L’acuponcture est une alternative. Un professionnel haut-marnais décrit les mécanismes.
L’acupuncture ne peut, en France, être réalisée que par des médecins, des dentistes ou des sages-femmes. Cette technique a fait ses preuves pour les migraines ophtalmiques, les sciatiques, lombalgies chroniques, les névralgies faciales, les colopathies fonctionnelles et le sevrage tabagique.
Philippe Cart est médecin généraliste à Nogent. « Je suis un médecin de campagne », décrit-il en toute simplicité. Comme tous ses confrères, il est fort occupé. Mais sa particularité est d’avoir suivi une spécialité il y a une quinzaine d’années. Aujourd’hui, il pratique l’acupuncture auriculaire moitié de son temps. « C’est très peu connu. C’est de plus en plus utilisé dans les CHU, dans les centres anti-douleur ou dans les centres anti-cancéreux. J’ai découvert cette technique par hasard et j’ai fait une formation à la faculté de médecine à Paris 13 pour obtenir le diplôme interuniversitaire d’acupuncteur auriculaire », explique-t-il.
Pas de magie
« Anti-tabac convaincu » comme bien des médecins, le docteur Cart met son savoir-faire et ses aiguilles au service du sevrage tabagique. « Ce n’est pas de la magie, attention ! Ce n’est pas parce qu’on a fait une séance d’acupuncture que le patient va être dégoûté de la cigarette. Non. Arrêter de fumer est un parcours du combattant. On en profite pour aider le patient, diminuer l’envie de manger ou compenser le manque de nicotine par le fait de trop manger. On accompagne le patient, pour le déstresser et qu’il soit dans les meilleures conditions possibles pour arrêter », détaille le médecin.
L’acupuncture s’accompagne également de prescriptions de patchs ou gommes à mâcher. Comptez une séance par mois d’auriculothérapie, pendant cinq mois. « Les patients n’arrivent pas forcément à arrêter de fumer du premier coup. Ce n’est pas grave. On les remotive. Il faut s’adapter au patient que l’on a en face de soi. »
Des aiguilles semi-permanentes
Au cours de la séance, l’acupuncteur place de minuscules aiguilles à des endroits précis des oreilles. Des « aiguilles semi-permanentes » que les patients conservent. « Elles font deux mm de haut. En général, j’en mets six ou sept par oreille. Elles mettent entre deux jours et trois semaines pour tomber. » Rien n’empêche de mener une vie normale : « On peut aller à la piscine avec et on peut faire tout ce qu’on veut, sauf passer une IRM parce que les aiguilles sont en acier inoxydable chirurgical. » Pour les patients qui auraient une nécessité de passer de tels examens, il est cependant possible d’avoir recours au titane.
Comment ça marche ? Les aiguilles permettent de stimuler des zones cérébrales. Elles agissent sur le système nerveux et le remettent dans une meilleure configuration.