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Actisud 52 : d’abord l’emploi et des aides adaptées en 2022

Pas question pour le président d’Actisud 52 Sébastien Zender de laisser en plan le dossier de plus en plus épineux de la pénurie de main d’œuvre, au prétexte qu’une nouvelle année s’ouvre. Il entend aussi inviter les collectivités à adapter le fléchage de leurs aides à l’investissement actuel.

« Parmi les gros dossiers qui vont nous mobiliser pendant cette nouvelle année, il y a toujours l’emploi sur le Sud Haute-Marne ». Le président d’Actisud 52 Sébastien Zender est entré en 2022 sans se délester des « dossiers déjà ouverts ». Or, la pénurie de main d’œuvre sur la partie méridionale du département reste un boulet accroché aux pieds de ses entreprises. Et de plus en plus de ses entreprises. Bâtiment, logistique, hôtellerie-restauration… le nombre de secteurs à la recherche de salariés augmente. « Il y a encore un an et demi, ils n’étaient que quelques-uns… ». Bref, « là, ça empire ». Ce n’est pas faute d’ « être sur le sujet » depuis un bon moment, déjà : Actisud 52 se coltine cet empêchement de fonctionner en rond « depuis trois ou quatre ans ». Pas question de baisser les bras, au contraire. « On veut se situer le plus en amont possible » de sorte que la plate-forme ressources humaines du réseau d’entreprises Langres Avenir Entreprises participe pleinement aux projets d’installation d’activités en Haute-Marne. « Il semblerait que la Région projette de mettre des moyens financiers dans le problème des publics les plus éloignés de l’emploi ». Des publics dans l’avenir desquels Actisud 52 s’investit déjà activement, avec de premiers résultats encourageants. De quoi aider à flécher cet appui sonnant et trébuchant du Grand Est.

Scrutin présidentiel : aïe pour la commande publique

« 2022 est une année de scrutin présidentiel, on est très attentifs ». L’élection du premier personnage de l’Etat peut avoir un gros impact. C’est que, « pendant la campagne électorale, durant la mise en place d’un nouveau gouvernement aussi, la commande publique peut ralentir ». Et dans un contexte d’année naissante toujours empoisonné par la disponibilité à géométrie variable des matériaux, variation complexe à laquelle la hausse de leurs prix s’ajoute. « Ça fait cinq ou six ans qu’on n’avait pas connu un tel niveau d’inflation ». Avec ses conséquences délétères sur le fonctionnement tout court de l’économie, sur le montant des salaires et sur le pouvoir d’achat. En revanche, aux yeux du président d’Actisud 52, au plan national, le projet de l’étalement sur dix ans des prêts garantis par l’État constituerait un vrai bol d’air, reste qu’à ce stade, wait and see.

« Repenser le fléchage des financements publics »

« Malgré cette période Covid, on constate que des projets sont sortis de terre et que d’autres se forment, qu’à quelques exceptions près, les investisseurs ont continué à investir ». Ou bien pour maintenir et développer des activités, ou bien pour en créer. Mieux, « les investissements sont repartis à la hausse, et chez nous aussi ». D’ailleurs, Sébastien Zender relève que « les entreprises qui ont investi se portent plutôt bien ». S’il se félicite des aides apportées par la Région, par le GIP, par le PETR, il déplore toutefois qu’elles aillent plus volontiers aux « investissements en matériel ». En effet, le président d’Actisud 52 aspire à ce que ce fléchage quasi automatique soit « repensé » : il s’appuie désormais sur un schéma somme toute calcifié. « Toutes les entreprises n’ont pas besoin d’investissements en matériel importants ». L’ingénierie, l’immobilier, la recherche & développement, voilà d’autres thèmes et ils nécessitent du soutien. En se focalisant sur le matériel, les financements publics sont en outre susceptibles de ralentir des projets. Sachant que leurs porteurs ont aujourd’hui du mal à convaincre les banques, que la crise sanitaire a rendu beaucoup moins… sensibles.

Fabienne Ausserre

f.ausserre@jhm.fr

Gare à l’effet aspirateur du secteur public

« En complément du soutien au recrutement qui paraît prévu par la Région, j’aimerais que les élus et les recruteurs des services publics soient vigilants sur les profils qu’ils embauchent ». C’est que Sébastien Zender voit poindre la menace d’un effet aspirateur dommageable pour le tissu des entreprises : « des salariés actuels du privé cannibalisés par les services publics ». Un phénomène qu’il regrette d’autant plus que « les collectivités attirent des gens de l’extérieur ». Or, il n’y a pas une seule piste d’atterrissage pour les nouveaux-venus. « On a constaté de la tension entre les secteurs public et privé ». De fait, c’est de « concurrence potentielle » dont il s’agit, que Sébastien Zender tient absolument à éviter.

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