Acté – L’édito de Christophe Bonnefoy
C’est peu dire que la décision de l’Agence régionale de santé était attendue. Redoutée, aussi. L’ARS a enfin tranché, ce vendredi. Et bien évidemment, le choix annoncé pousse les uns vers la satisfaction et plonge les autres dans une colère froide.
Oublié, le plateau technique à Rolampont. Bienvenue aux deux hôpitaux neufs, à Langres et Chaumont. Chaque option avait ses avantages et ses inconvénients. Seul l’avenir apportera les vraies réponses, en terme d’offre de soins pour le Sud haut-marnais.
A 140 millions d’euros l’investissement prévu, on ne peut pas contester les moyens financiers mis en œuvre pour restructurer notre Hôpital.
Mais à ce tarif, le projet pose, aussi, de nombreuses questions. On l’a vu pendant la crise sanitaire : ce n’est pas seulement en injectant des millions qu’on soigne… les soignants qui soigneront plus efficacement les patients. Autrement dit, comment imaginer l’Hôpital en bonne santé, si les murs, même flambant-neufs, ne sont qu’une coquille vide. Si l’investissement ne s’accompagne pas, et pas qu’à Chaumont ou Langres, d’un véritable coup de collier en terme de personnels.
En tension. C’est le terme qui s’impose depuis des années. L’Hôpital est en tension. Dans cinq ans, si les délais sont respectés, où en sera donc notre système de santé ? Tendu ? Toujours ? Deux nouveaux hôpitaux, donc, oui. Mais pour quels personnels ? Et quels médecins ? La nécessaire restructuration devra, aussi, passer par une attractivité accrue. Et pas seulement des millions posés sur la table.
C’est un peu le problème de départements ruraux comme le nôtre, quel que soit le secteur : savoir attirer. Là également, est le défi des prochaines années.