Humeur de Frédéric Thévenin – Accoudé au comptoir
Dans les médias, autour d’une table ou accoudé au comptoir, il n’est plus question que de pouvoir d’achat et, selon un sondage, il manquerait 490 € par mois aux Français (+ 23 en un an) pour « bien vivre ». Du coup, toujours d’après ce sondage, ils sont prêts à « moins se chauffer, moins se nourrir et moins rouler » mais pas à sacrifier leurs vacances et leurs abonnements téléphoniques ou aux plateformes de streaming.
Dans ce contexte si particulier qui fleure bon les années 70, il est important de faire la différence entre la hausse des cours mondiaux de l’énergie, du blé, du bois… et l’inflation structurelle qui va perdurer.
La première n’est que conjoncturelle et est appelée à se retourner. La seconde se répercute dans les magasins et même lorsque la première s’inversera, la seconde ne suivra pas. Autrement dit, très concrètement, les cours du blé ou ceux du colza ne resteront pas à 400 € ou 800 € la tonne comme actuellement (avec peu d’acheteurs d’ailleurs) mais il est fort à parier que lorsqu’ils baisseront, les prix de l’huile ou du pain ne réintègrent jamais les niveaux d’avant-guerre en Ukraine, d’avant spéculation et d’avant affolement mondial. Il en est de même pour l’énergie. Cette loi économique est marquée dans le marbre.
Au passage, donc, les transformateurs et les distributeurs vont augmenter leur marge. Certains diront « se gaver ». Reste à savoir, au passage toujours si, dans ce laps de temps encore inconnu, il restera du grain à moudre aux producteurs. Est-ce qu’ils auront tiré bénéfice de cette inflation ? La loi Egalim2 devra alors jouer enfin et pleinement son rôle.
Frédéric Thévenin
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