Victime d’un accident de la route, « il est passé à côté d’une catastrophe » à l’hôpital
Santé. Entre un accident de la route et une prise en charge hasardeuse à l’hôpital, les conséquences auraient pu être dramatiques pour Francis Thabourin. L’homme ne se plaint pas mais a connu un itinéraire pour le moins chaotique. Il raconte.
Le 7 septembre dernier a été le début d’une mésaventure pour le couple Thabourin qui réside à Verbiesles. Francis Thabourin part pour une balade à vélo comme fréquemment mais, à 9 h 15, il est victime d’un accident. Il est bousculé par une remorque agricole. L’homme circulait dans le sens Foulain/Crenay et le tracteur avec remorque l’a doublé alors qu’une voiture venait en sens inverse. Ce dépassement dangereux a eu pour conséquence de l’envoyer dans le décor alors que le tracteur poursuivait sa route.
Un réflexe de survie
Francis Thabourin a été touché sur le côté gauche ainsi qu’au niveau de l’omoplate et de la clavicule. Comme il n’est pas du genre à se plaindre, il a eu comme « réflexe de survie » de se relever et alors que la conductrice de la voiture s’est arrêtée pour l’aider, il décide de rentrer à la maison par ses propres moyens. Se sentant bien et pleinement conscient, il a préféré renoncer à l’intervention des pompiers.
« Il revient de loin. Il est passé à côté d’une catastrophe »
De retour chez lui, à 5 km, le septuagénaire est commotionné, a tous ses esprits mais Martine Thabourin, son épouse, s’inquiète de sa respiration et surtout d’un énorme « bleu » qui s’étend sur la partie gauche de son corps. Il part alors pour un long voyage (en temps) pour les urgences de l’hôpital de Chaumont avec l’aide d’un voisin. Pour des raisons de tension trop élevée, il y reste 36 heures ; le temps de régler ce problème et d’effectuer des examens.
Le cliché de la radiothérapie révèle, à première vue, une fracture de la clavicule et des contusions au niveau du thorax. Pas plus. Il sort avec des médicaments pour la douleur. Or, il s’avère, après d’autres rendez-vous avec d’autres praticiens, que Francis Thabourin a non seulement une fracture de la clavicule mais aussi l’omoplate et sept côtes cassées.
En fait, faute de radiologue pour lire les examens, les médecins aux urgences sont passés à côté de la gravité du cas. Il aura fallu un scanner et perdre huit jours pour que tout soit révélé avec des risques de pneumothorax. Pneumothorax qui a été écarté grâce au scanner.
Epanchement de liquide céphalorachidien
L’histoire de Francis Thabourin ne s’arrête pas là puisque de sévères maux de dos l’obligent à passer de nouveaux examens au niveau des lombaires. Fin septembre, le Samu le transporte vers l’hôpital.
En état de choc, il est rapidement pris en charge et, pour des raisons d’incohérence, il passe un scanner au niveau de la tête qui révèle un épanchement de liquide céphalorachidien. Encore des séquelles de l’accident qui imposent, selon un professeur de Dijon, de le mettre en observation durant six semaines.
Deux plaintes déposées
Martine Thabourin ne décolère pas sur la prise en charge qu’a connu son époux. Elle parle de procédures bâclées (au début). « Il revient de loin. Il est passé à côté d’une catastrophe. L’histoire ne se termine pas trop mal mais cela aurait pu être dramatique » dit-elle.
Evidemment, ce cas soulève le problème du manque de praticiens à l’hôpital et, notamment, dans ce cas, pour une bonne lecture de la radio. Le couple prévoit de porter plainte auprès de l’Ordre des médecins. Plainte qui a également été déposée auprès de la gendarmerie de Nogent dans l’objectif de retrouver le conducteur du tracteur qui a causé l’accident.
Frédéric Thévenin