Accessibilité : la gare SNCF de Langres encore à quai ?
Alors que des travaux d’accessibilité aux personnes à mobilité réduite (PMR) étaient annoncés comme programmés pour 2020 par la SNCF, ils ne sont manifestement pas dans les schémas directeurs national ou régional. Langres restera-t-elle à quai ?
Lundi, 16 h 12, le train à destination de Dijon arrive en gare de Langres… quai 3. Pour y accéder, il faut descendre une première volée d’escaliers, emprunter le souterrain, puis remonter la deuxième volée d’escaliers. Un cheminement que l’on fait sans trop se poser de question tant que l’on est valide ou que l’on voyage sans enfant en poussette.
Troisième ville du département, Langres n’est effectivement toujours pas aux normes d’accessibilités PMR. Un serpent de mer qui revient depuis près de 20 ans sur le tapis, mais toujours rien en vue.
« La gare SNCF de Langres n’est pas inscrite au schéma directeur national ou régional qui établit les agendas d’accessibilité programmée des gares. Ce schéma court jusqu’en 2029-2030, puisque la période Covid a stoppé net tous les chantiers et nous avons pris du retard. Peut-être y aura-t-il une seconde phase mais cela dépend des financeurs principaux que sont l’Etat et la Région », explique-t-on à Gares et Connexions, qui gère aujourd’hui toutes ces questions.
Trois critères de validation du dossier
Mais que faut-il, alors, pour que la gare de Langres entre enfin dans ce schéma directeur et bénéficie enfin de cet aménagement qui permettrait à tous les voyageurs de prendre le train sans problème ? La première démarche vient de la Ville qui doit demander son inscription.
Une étape que la municipalité a déjà effectuée à plusieurs reprises. « Le maire, Anne Cardinal, doit rencontrer le président de la Région et insistera à nouveau sur ce sujet », explique-t-on au cabinet du maire. Mais l’inscription ne suffit pas, il faut ensuite répondre aux critères de sélection des gares.
« Il y a trois critères : le nombre de voyageurs et, selon le code des transports, le point d’arrêt ferroviaire doit avoir plus de 1 000 voyageurs par jour ; la présence à proximité de la gare d’un accueil pour le public fragile (type hôpital, Ehpad…) et la présence de gares déjà aménagées PMR dans les 50 km à la ronde », précise encore Gares et Connexions.
Accès Plus
Bref, l’aménagement PMR n’est pas pour tout de suite. En attendant, la SNCF a mis en place un dispositif, Accès Plus, qui permet aux personnes à mobilité réduite d’être prises en charge. « Il faut se signaler deux jours avant son arrivée et nous les redirigeons vers Culmont-Chalindrey. Là nous les rapatrions à Langres sans frais supplémentaires », souligne un responsable SNCF.
C’est toujours mieux que rien pour les voyageurs. Mais, pour Langres, ville centre qui souhaite se développer tant sur le plan économique que touristique, c’est tout simplement incompréhensible, car elle risque bien d’être mise sur une voie de garage.
Patricia Charmelot