Accès à la fibre en Pays de Chaumont : entre patience et exaspération
Alors que beaucoup d’habitants s’impatientent car la fibre ne leur est toujours pas accessible, Patricia Lecoq, déléguée régionale sur le territoire de la Champagne-Ardenne pour Orange, fait le point sur le déploiement de cette nouvelle technologie.
A Treix, Frédéric Van Westeinde bouillonne. Depuis de longs mois, il attend de pouvoir bénéficier de la fibre dans son logement. Pour lui, ce serait une véritable révolution car sa connectivité actuelle n’est pas optimale. Selon l’opérateur Orange lui-même, son ADSL est estimé entre 4 et 12 Mbits/s en réception et entre 0.5 et 1 Mbits/s en envoi, soit un confort jugé « moyen » par l’opérateur. « Ça permet un dégroupage et un accès TV (qualité très variable) mais ne permet souvent pas de réaliser des visioconférences ou d’envoyer des fichiers lourds de façon optimale », explique le principal concerné.
Le doute grandit
Le problème, c’est que, pour l’instant, il ne sait pas quand son logement sera éligible à la fibre. Il s’est déjà tourné vers de nombreuses personnes, au niveau d’Orange et de la fibre, mais personne ne lui répond. Il commence même à douter de l’engagement d’Orange sur le territoire. Pour rappel, Orange, l’opérateur déployeur, doit avoir rendu tous les logements de l’ancienne Agglo (soit une vingtaine de communes dont la sienne) éligibles à fin 2022.
« Comme le territoire est très peu dense, on en a besoin de beaucoup »
Patricia Lecoq, déléguée régionale sur le territoire de la Champagne-Ardenne pour Orange, explique qu’ils ne peuvent pas communiquer sur les délais car ils seraient alors dans l’illégalité. « Toute communication anticipée serait un avantage concurrentiel déloyal », affirme Orange.
Concernant le déploiement en lui-même, il poursuit son chemin même si l’opérateur est désormais confronté à un problème de taille : la pénurie de matière première, comme dans de nombreux domaines en France. Là, elle touche les poteaux qui doivent être mis en place pour l’accès à la fibre justement. « Comme le territoire est très peu dense, on en a besoin de beaucoup », note Patricia Lecocq. Conséquence immédiate : plusieurs travaux sont à l’arrêt et en attente d’approvisionnement.
Des communes raccordées
Malgré tout, Orange est confiant et pense pouvoir tenir ses objectifs. Pour l’instant, certaines communes sont déjà entièrement raccordables. C’est le cas de Buxières-les-Villiers, de Condes, de Laville-aux-Bois ou encore de Villiers-le-Sec. A Chaumont, 81 % des logements peuvent se raccorder. Le taux est de 79 % à Colombey-les-Deux-Églises ou encore de 88 % à la Chapelle-en-Blaisy (chiffres de fin novembre). Sur toute l’ancienne Agglo, 77 % des logements sont pour l’instant raccordables. Concrètement, cela signifie que les logements raccordables n’ont plus qu’à prendre contact avec l’opérateur de leur choix pour le raccordement entre l’armoire de quartier et leur logement, après un gel commercial d’un mois.
Attention aux “refus tiers”
Ces données ne prennent pas en compte ce qu’Orange appelle les « refus tiers ». En fait, il s’agit de syndics de copropriété ayant refusé le raccordement. « On doit avoir leur autorisation pour l’immeuble. On leur relance trois fois par lettre recommandée et, si nous n’avons aucune réponse, ils sont classés. Parfois, c’est aussi parce qu’ils ne nous fournissent pas le document amiante, qui nous est nécessaire. Au bout de trois relances, ils sont considérés comme « refus » et ne peuvent donc pas signer la convention qui nous lie à eux », détaille Patricia Lecocq.
Pour suivre l’évolution de la fibre à votre adresse, rendez-vous sur https://reseaux.orange.fr/
Laura Spaeter – l.spaeter@jhm.fr