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Logement : entre cafards et excréments, le cauchemar des locataires de Victor-Hugo

Les blattes et cafards ne font jamais plaisir à voir, et celles de Victor-Hugo, qui plus est, sont assez grosses.

LOGEMENT. Plusieurs locataires du bâtiment Victor-Hugo, géré par l’Office public de l’habitat, sont à bout de nerf. La raison ? La forte présence de blattes, sur fond d’odeur d’excréments, à cause d’un seul appartement. L’OPH est bien au fait du problème.

« On vit dans le stress, on ne dort plus de la nuit…  » Denis, locataire OPH (Office public de l’habitat) de l’immeuble Victor-Hugo, vit comme beaucoup de ses voisins un véritable cauchemar. Et impossible pour lui et sa femme de masquer colère et désespoir, ce mercredi 6 septembre, en début d’après-midi, en mairie. Avec cinq autres voisins, il était reçu par Pierre Boutaud, le chef de cabinet du maire, qui a rapidement pu prendre la mesure de la gravité de la situation.

« Il y en a partout ! »

Depuis plusieurs semaines, les blattes ont pris leurs quartiers dans les communs de l’immeuble et de nombreux appartements. Et ce ne sont pas les seules nuisances : des odeurs d’excréments empestent le bâtiment. Particulièrement, le deuxième étage de l’entrée C, d’où elles proviennent. Dans un des appartements réside un homme de 54 ans, « atteint du syndrome de Diogène » dixit les locataires en colère, trouble du comportement qui se caractérise par une grave négligence de soi, de son domicile, et l’accumulation d’objets en tous genres, dont les déchets. « Son appartement est envahi, il a également trois garages au sous-sol dans le même état », assurent les locataires excédés. Il en aurait deux – un à lui, un que l’on lui prête – précise l’OPH. 

« Il y en a partout, on prend l’ascenseur, il y en a au sol, qui tombent du toit, sur les parois, et si on prend l’escalier, c’est pareil », peste Driss, résident du quatrième étage, qui a gazé à nouveau, la veille de cette entrevue, les portes d’accès aux paliers. Nous confirmons tout cela sur place. « Tous les jours ça empire, la nuit, c’est une piscine de cafards ! », poursuit Elodie, sa compagne. La description d’une autre scène vécue par Driss est incroyable de tristesse et de dégoût : « Les toilettes de ce monsieur sont bouchées, alors il fait ses besoins dans des sacs, qu’il sort dehors. L’autre jour, un sac était percé, vous imaginez ! »

Fabienne a fait circuler ce mercredi une pétition. Plus d’une cinquantaine de signature a été réunie, un document transmis au cabinet du maire. « J’ai vu des gens en larmes », assure-t-elle. « Si ça ne bouge pas, il va se passer un drame, on n’en peut plus », reprend Driss. « Et puis, on va arriver en octobre, avec le retour du chauffage, il y aura de plus en plus de bêtes ! »

L’OPH est bien au courant du problème et a activé tous les leviers qu’il pouvait (lire en encadré). Mais pour les locataires, la situation est intenable. « On adore notre immeuble, on ne veut pas partir, mais… » Mais à l’inverse d’Elodie, un riverain à bout de nerf, croisé dans le hall de l’immeuble, a pris sa décision : « On déménage dans deux semaines. » Pour Denis, qui a déjà fait deux pneumopathies, « quand on a la volonté de résoudre un problème, on le peut ! » Visant son bailleur, l’OPH, indirectement…

N. F.

n.frise@jhm.fr

Intervention d’urgence

L’OPH est au courant d’une situation autour de laquelle elle ne peut pas tout faire. Le locataire à l’origine malgré lui, car malade, du problème, est sous curatelle renforcée. C’est à lui de faire une demande de relogement. Sous tutelle, la situation aurait pu être réglée plus rapidement. « Une partie de la maladie consiste à ramener des objets. A force de le faire, ce monsieur a ramené chez lui des choses avec des blattes, c’est parti comme ça », déplore Cathy Michot, directrice de clientèle à l’OPH. Une douzaine de visites de son domicile ont déjà été effectuées. La préfecture, l’Apajh (son organisme de curatelle), l’ARS, la Ville, la police, sont autant d’institutions au courant de la situation. La police municipale a fait de nouvelles constatations vendredi 1er septembre. L’entreprise Malezieux a effectué une intervention d’urgence dans les communs ce jeudi 7 septembre et interviendra dans chacun des 100 logements de l’immeuble le 13. Deux procédures, judiciaire et sociale, sont engagées pour trouver rapidement une solution. Un relogement est à l’étude.

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