A table ! – L’édito de Christophe Bonnefoy
On aura tout de même vécu
une sacrée période.
Evidemment pas dans le sens de précieuse. Encore moins de
fantastique. Pas de ciné. Pas de resto. Pas de piscine. Pas de
folles nuits. Et pour cause, les couvre-feux successifs nous auront
privés, à la fois des chaudes ambiances des discothèques, mais
presque, aussi, des plaisirs du clair de lune. Pour les pistes de
danse, il faudra encore attendre un peu, au grand dam des
professionnels. Pour le ciel étoilé, ça devrait aller. On peut
enfin respirer jusqu’à 23 h, en attendant le 30 juin.
Pour le
reste, on peut parler de prudent retour à la normale. Mais qui
s’accélère au fil des étapes. Depuis hier par exemple, on peut
enfin retrouver son restaurateur préféré – et les menus qui vont
avec – à l’intérieur de son établissement. Qui l’eût cru.
Qui aurait pu penser, une quinzaine de mois en arrière, que se
programmer à nouveau un bon petit repas entre amis ou en famille
deviendrait le
symbole d’une vraie libération ? On en est là. Cette
pandémie, sur un plan sociétal, aura été surréaliste. A tel
point que se voir priver du banal aura finalement montré à quel
point il est essentiel dans notre quotidien. Et combien ces petites
choses d’une importance toute relative sont
pourtant primordiales pour notre équilibre.
En tout cas, s’il faudra, bien sûr, continuer à jouer la distanciation dans les prochaines semaines, on est sur la bonne voie. Les Français sont responsables. On y croit. Mais bizarrement, hier, c’est plutôt Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, qui a pu surprendre. Il s’est lancé, lors de sa conférence de presse hebdomadaire, dans une sorte de bilan de ce qui avait fonctionné depuis un an. Un peu comme s’il venait clore le dossier et vanter l’action du gouvernement. Un peu comme si on était déjà en campagne…