À Saint-Dizier, la manifestation prend des airs de carnaval
Une nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites a rempli les rues de Saint-Dizier, ce mardi peu après 17 h. L’intersyndicale aux commandes voulait rendre l’événement festif. Mission accomplie.
« Oyez, oyez, citoyens ! Venez très nombreux, […] manifester votre colère, place de la Mairie, à 17 h ! » Aux alentours de 11 h, un petit cortège de voitures débordant de drapeaux syndicaux sillonnait les rues bragardes. Jean-Luc Bouzon, élu d’opposition communiste, haranguait les passants comme peuvent le faire les forains pour inciter le public à rejoindre leur fête.
Quelques heures plus tard, force est de constater que le message a bien été reçu. Plus de 3 000 personnes selon le comptage de jhm quotidien – l’intersyndicale annonce 4 200, la préfecture entre 2 500 et 3 000 – se sont réunies pour manifester leur colère contre le gouvernement. Le président de la République était, cette fois peut-être encore plus qu’à l’habitude, pointé du doigt. En témoigne ce char où une manifestante grimée en Emmanuel Macron retenait bâillonnée et entravée une Marianne au « 49-3 » tatoué sur le front.
« On a voulu faire festif, je crois qu’on a réussi », s’enthousiasme Régis Chompret, de la CFDT, avant de lancer un paquet de confettis de fortune en l’air.
« On ne cèdera pas »
Devant la sous-préfecture, où l’intersyndicale avait choisi de faire son discours, le ton s’est un temps aggravé. « Ça fait plus de deux mois qu’on aligne les journées de grève, ça commence à être dur mais on ne va pas lâcher », lance Eric Bardot de Sud Éducation. « Il faut tenir, tenir longtemps peut-être. On ne cèdera pas », abonde Manuel Porcar, de la CGT. Et puis, ça a été à Emmanuel Macron – ou plutôt à la Bragarde l’incarnant – de livrer un discours sermonneur : « Vous n’êtes qu’une bande de feignants, d’incapables, traversez la rue pour aller travailler ! » Les huées de la foule n’ont pas tardé, avant que le cortège ne s’engouffre dans la rue Gambetta, pour conclure cette nouvelle journée de mobilisation. « Ce ne sera pas la dernière », assure-t-on dans la foule.
Dorian Lacour