A Saint-Dizier, ils nettoient les tombes pour faire honneur aux morts
Ils sont quelques professionnels à s’être lancés dans le nettoyage des tombes. Une activité très utile pour les familles qui vivent loin de leurs proches défunts.
A la Toussaint, on fleurit les tombes mais pas seulement. Certaines familles procédent au nettoyage de la sépulture afin qu’elle soit bien propre pour accueillir les compositions florales pour cette fête qui rend hommage aux morts. Mais quand on habite loin de ses défunts, la tâche devient plus compliquée et certains n’hésitent pas à avoir recours à des nettoyeurs professionnels.
On trouve plusieurs indépendants sur le secteur de Saint-Dizier, grâce à internet et aux petites annonces dans le journal. José Foulon dirige une société de nettoyage qui exerce dans les usines, les écoles et, depuis deux ans, il s’est lancé dans cette activité. « Ce sont des gens qui sont domiciliés assez loin de Saint-Dizier qui me demandent de m’occuper des tombes », confirme-t-il. Des habitués désormais qui ont recours à ses services « tout au long de l’année, je ne remarque pas de pics d’activité à la Toussaint ».
Fleurissement éventuel
Il se déplace « un peu partout » dans la Haute-Marne, mais aussi la Marne et la Meuse. Il nettoie la sépulture, enlève les fleurs fanées. Selon la prestation choisie, il peut également « racheter des fleurs ou des bouquets et les déposer. Les gens me disent ce qu’ils veulent et je les prends ». Pour un simple nettoyage, il faut compter 30 €. La note s’élève si on souhaite ajouter des plantes. José Foulon propose aussi des contrats d’entretien à l’année, à 250 €.
Cet autre Nord Haut-Marnais, qui préfère garder l’anonymat, travaille à l’entretien des tombes depuis plus de dix ans. « C’est un revenu complémentaire », signale-t-il. Là encore, ce sont des familles résidant loin qui l’appellent courant du mois d’octobre. « En fait, mon pic d’activité a plutôt lieu pour les Rameaux, on me contacte plus à ce moment-là », a-t-il constaté.
Il procède au nettoyage de la tombe, qui coûte 60 €, et « occasionnellement » au fleurissement. Il n’a pas besoin d’envoyer des photos afin de prouver que la prestation a été livrée, « la famille vient se recueillir pour la Toussaint ».
Beaucoup de concurrence
Un service bien utile mais, à en croire ces deux spécialistes, il ne faut pas l’envisager comme seule source de revenus. « Mon activité stagne depuis le début. Il y a beaucoup de personnes qui la font, dans de nombreuses communes, on trouve toujours quelqu’un », déclare celui qui exerce en amateur. « Par ici, ça ne marche pas trop, ce n’est pas comme dans les grandes villes. A Nancy, par exemple, c’est beaucoup mieux », renchérit José Foulon. Les commerces funéraires proposent aussi leurs services en matière de nettoyage et de fleurissement, d’où une concurrence importante.
A défaut de s’enrichir financièrement, ils font le bonheur des gens attachés à la tradition de la Toussaint.
Marie-Hélène Degaugue
mh.degaugue@jhm.fr
Une obligation d’entretien
Les municipalités mettent en place un règlement pour les cimetières, dans lequel il est indiqué que « le concessionnaire doit conserver la concession en bon état de propreté et d’entretien ». La tombe doit donc être régulièrement nettoyée et sa solidité vérifiée. Le cas contraire, l’article L. 2223-17 du Code général des collectivités territoriales permet à la mairie de reprendre une concession abandonnée, après constat officiel de l’abandon et au terme d’une démarche administrative.