A Saint-Dizier, Focast adapte son fonctionnement pour consommer moins
INDUSTRIE. La fonderie Focast, à Saint-Dizier, doit elle aussi faire face à la hausse des coûts de l’énergie. Une situation qui a obligé l’entreprise à adapter son mode de fonctionnement, comme l’explique son directeur général, Olivier Babilon.
Dans l’industrie, et en particulier les fonderies, grosses consommatrices, le coût de l’énergie est une véritable préoccupation. Mais qui ne date pas d’aujourd’hui, comme le rappelle Olivier Babilon, directeur général de la fonderie Focast, basée à Saint-Dizier. « Il faut être pragmatique sur le sujet. On a déjà eu de grosses hausses et on en aura d’autre dans l’avenir. Depuis toujours, on essaie de réduire notre consommation. C’est un problème que l’on rencontrait déjà avant la crise », confie-t-il. « Mais ce qui change, c’est que des solutions qui n’étaient pas économiquement viables auparavant, le deviennent aujourd’hui avec l’évolution des coûts ».
L’entreprise a donc dû s’adapter. « Sur les périodes les plus chères, on bascule la production de nuit », explique Olivier Babilon. D’autres solutions ont été trouvées pour réduire la consommation du site. « Par exemple au niveau des compresseurs. Dans l’usine, il y a de l’air comprimé partout. Ce sont des machines qui compriment l’air. On cherche à réduire les fuites et à réutiliser la chaleur produite par cette compression pour chauffer les vestiaires ou même l’eau. C’est une démarche qu’on avait depuis longtemps, on ne fait qu’accélérer certaines choses. »
Les risques de la concurrence étrangère
Mais, pour le directeur, les risques liés à la hausse du coût de l’énergie restent importants. Malgré ces adaptations, en bout de chaîne, l’augmentation des prix est inéluctable. « On parle de plusieurs dizaines de pour cent. Or, nous sommes sous-traitants. Soit ceux pour qui l’on produit acceptent la hausse, soit ils iront chercher une solution alternative de s‘approvisionner. Et le risque est là. » Car les concurrents de Focast se trouvent à l’étranger : Chine, Turquie, Inde… « En Turquie, l’électricité coûte trois fois moins cher », constate Olivier Babilon. « Et compte tenu des prix de l‘électricité, la Chine redevient compétitive malgré des coûts de transports plus élevés. »
Le risque de perdre des commandes est donc bien réel, avec pour conséquence celui de passer en dessous du seuil de rentabilité. « On a la chance d’être dans un secteur porteur. Nos clients sont chargés », rassure le directeur général. « Mais le risque n’est pas nul. En dessous d’un certain volume de production, on n’allume pas les fours. »
Ancienne fonderie de l’usine McCormick (ex-IHF Case), Focast (anciennement Valfond puis FBMA) produit des carters de transmissions de tracteurs et des éléments de moteurs de poids lourds à l’international. Elle compte environ 150 salariés.
Fr. T.