A qui la faute ? – L’édito de Christophe Bonnefoy
La cérémonie du Ballon d’or est en toute logique l’occasion de récompenser les meilleurs joueurs de la planète. Les meilleures joueuses, aussi. Mais ce trophée 2023 a pris chez nous une tonalité toute particulière, en ce sombre lundi. Sombre, pas à cause de la météo ou d’une nuit qui tombe désormais plus tôt. Sombre, non plus en raison d’un résultat que d’aucuns qualifieront de biaisé. Mais c’est une autre histoire.
Sombre, plutôt – restons franco-français -, parce que notre Ligue 1 a une certaine tendance ces temps-ci à surtout faire parler d’elle pour ses travers. Et pour le coup, ce n’est pas la faute des joueurs. Mais, souvent, et par exemple dans le cas le plus récent du car des joueurs lyonnais caillassé à Marseille, de ce qui gravite autour des clubs. C’est même ici plus précisément la responsabilité de quelques dizaines d’abrutis, tout au plus. Supporters ? Ils n’en ont que le nom et ont réussi dimanche à priver de match plus de 60 000 personnes, désireuses, pour leur majorité, de goûter au plaisir d’assister à un beau spectacle entre l’OM et l’OL. Pour la beauté du sport, uniquement.
La faute à qui, alors ? Aux clubs ? Aux pouvoirs publics ? A personne ? La dernière hypothèse se détache presque le plus naturellement du monde. Depuis 24 heures, chacun se renvoie la balle, ou dit autrement, aucune partie concernée n’endosse la responsabilité, avec cette particularité, pourtant, que l’attaque en règle des joueurs lyonnais et de leur entraîneur s’est produite à l’extérieur de l’enceinte du Vélodrome.
A chaque incident plus ou moins grave, on s’offusque, on jure ses grands dieux qu’on va taper du poing sur la table et que ça va changer. Faudra-t-il déplorer un ou plusieurs morts pour qu’enfin, le problème de la violence qui mine, lentement mais sûrement le football, soit pris à bras-le-corps ?
Ah oui, au fait, on aurait quasiment oublié de féliciter le Ballon d’or 2023, Lionel Messi. Là encore, ça va faire parler…