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À Meuse, la scierie Richardot participe à la reconstruction de Notre-Dame

Installée à Meuse depuis une quarantaine d’années, la scierie Richardot a participé, dans le cadre d’un mécénat, à la découpe de plusieurs pièces qui participeront à la reconstruction de la célèbre flèche de Notre-Dame.

C’est une belle histoire qui illustre l’engagement parfois anonyme d’entreprises dans la reconstruction de Notre-Dame. Et la scierie de Meuse est l’une de ces sociétés qui, modestement, vont contribuer à redonner tout son éclat à l’édifice religieux dont l’incendie en a fait un emblème de solidarité.

« Comme l’ensemble de nos collègues, nous avons été sollicités dans le cadre d’un mécénat pour scier 50 m3 de grumes », explique Damien Richardot, co-gérant avec son frère Raphaël de la scierie éponyme. L’interprofession France Bois Forêt ainsi que la Fédération nationale du bois sollicitent les scieries du Grand Est dont un lot est composé de chênes abattus en forêt domaniale d’Arc-en-Barrois. Ces chênes ont été sélectionnés par l’ONF pour les mettre à disposition des bâtisseurs de la cathédrale. « Ce sont des chênes de la forêt haut-marnaise, il nous semblait logique qu’ils soient sciés par une entreprise du département », souligne Damien Richardot.

Chantier hors normes

La Fédération nationale du Bois a envoyé à la scierie Richardot, le listing des poutres nécessaires à la reconstruction de la flèche dessinée par Viollet-le-Duc. Pour Damien et Raphaël Richardot, il a alors fallu que leur expertise prenne le relais afin de déterminer quelle grume pouvait, une fois débitée, donner telle poutre. L’entreprise du Bassigny est spécialisée dans le chêne, c’est son cœur de métier pour l’ébénisterie, le meuble ou encore les merrains pour la fabrication des tonneaux. « C’est assez complexe, il faut vérifier la rectitude de la grume, son diamètre et sa longueur », rappelle Damien Richardot. Et pour la flèche de Notre-Dame, la longueur dépasse ce que la scierie travaille habituellement puisque la plus grande poutre débitée mesure plus de 11 mètres. Ce chantier de reconstruction est hors normes sur bien des sujets.

La scierie Richardot a débité les poutres début juillet. « La flèche va demander 450 m3 de bois, c’est énorme. Nous avons déjà travaillé sur de gros chantiers mais celui-ci est emblématique. Nous n’avons pu faire que 50 m3. On nous a proposé d’en débiter 250 m3 mais notre agenda ne nous le permet pas », explique Damien Richardot.

Il existe une expression que l’on dédie volontiers aux équipes de la scierie Richardot : faire flèche de tout bois, du moment que c’est du chêne !

Philippe Lagler

Avec notre correspondante Nathalie Masoni

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