Saint-Dizier. A l’Historial, la nouveauté est permanente
HISTOIRE. Comme chaque dernier samedi du mois, le musée du Souvenir français et des Anciens marins était ouvert. L’occasion de découvrir une toute nouvelle pièce, et l’avancée d’une future exposition sur les tenues d’époque.
« Venez voir la nouvelle pièce que nous avons reçue. » L’invitation de Marc Dillon, président du Souvenir français bragard, attise la curiosité. En ce 27 mars, comme chaque dernier samedi du mois, l’Historial, rue de Vergy, est ouvert au public. Les élèves de CM2 peuvent notamment y valider leur passeport du civisme. Pour les autres, c’est l’occasion de découvrir ou redécouvrir les lieux. Dont cette fameuse pièce arrivée il y a une dizaine de jours d’Arc-en-Barrois.
Fauteuil roulant de 1914
Il s’agit d’un fauteuil roulant datant de la Première guerre mondiale, utilisé à l’hôpital militaire britannique d’Arc-en-Barrois. « Yves Chaumet qui nous a contacté. Il était président de la section du Souvenir français d’Arc-en-Barrois et possédait l’objet. Il ne voulait pas s’en défaire comme ça, alors, il a proposé de l’exposer au musée », explique Joël Marchand, secrétaire du Souvenir français bragard.
Plus d’un siècle plus tard, l’objet n’a quasiment pas bougé. Yves Chaumet a uniquement fait appel à un menuisier pour une petite restauration. Sinon, le fauteuil roulant est intégralement d’origine. « Il manque seulement le petit tapis pour poser ses pieds », ajoute Joël Marchand. Fabriqué par une société anglaise, le fauteuil mesure 1,20 m de haut, avec une assise de 60 x 60 cm. « Il a été récupéré par les demoiselles Millard après la guerre, et conservé dans leur maison à Arc-en-Barrois », explique Yves Chaumet dans un courrier. La pièce a d’ailleurs été mise à l’honneur en 2017, lors du son et lumière « La Fayette nous voilà ».
Tenues d’époque
Dans l’allée centrale de l’Historial, cinq mannequins ont été installés. Ces derniers arborent des tenues d’époque, en l’occurrence, celles d’infirmiers américains de la Première guerre mondiale. Tenues collectionnées et prêtées par Lucas, le fils d’Emmanuelle Riehl, en plus de celles appartenant à l’association. « Nous allons mettre d’autres tenues encore. Le but, c’est de faire toute une rangée, fermée de chaque côté avec une vitrine », explique celle qui est porte-drapeau du Souvenir français.
Non loin de là justement, Thomas Marchandet prépare un mannequin à la jambe mutilée. Ce passionné, « membre de l’association depuis 2004 », confie parcourir les bourses à l’affut de jolies trouvailles. Pour vêtir le mannequin blessé, il faut d’abord le « désosser ». Avant de lui enfiler un pantalon bleu, et pas n’importe lequel : « C’est une pièce de 1915 de la cavalerie française. On la reconnaît par sa couleur bleue, mais surtout ses liserés », précise Marc Dillon. Pour l’anecdote, les mannequins sont souvent trop grands : « Ils font environ 1 m 80. Mais à l’époque, les soldats étaient beaucoup plus petits. »
Une fois tous les mannequins installés, les expositions évolueront par époque, comme le confirme Joël Marchand : « On fera la guerre de 14, celle de 40, puis celle de 70 ».
Louis Vanthournout
L’hommage à René Poujois
Ce jeudi 31 mars à 11 h 30, l’association rendra hommage à l’un des siens, décédé le 20 mars dernier. René Poujois avait 91 ans. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a eu une vie bien remplie ! En témoigne ses nombreuses décorations reçues, dont l’Ordre national du mérite en 1981.
Après avoir obtenu un CEP en 1944, suivi notamment par un et demi à la boucherie Bécard de Saint-Dizier, il s’engage dans la Marine nationale en 1948 et reçoit le brevet de mécanicien. Il est envoyé en Extrême Orient pendant la guerre d’Indochine où il reste jusqu’à là fin de son contrat. Avant de passer trois ans au sud du Vietnam, en tant que sous-brigadier des services de police et de sureté. Il rentre en métropole en 1954. Il passe 15 ans à l’usine IHF, puis 18 ans comme gérant du restaurant du Centre FPA, à Saint-Dizier.
René Poujois, père de trois garçons, était également connu pour son investissement au sein de l’ASOR de Saint-Dizier, de la Croix-Rouge et des Anciens marins, ou encore comme donneur de sang assidu.