Le renouveau de l’orgue de chœur à l’église Notre-Dame de Saint-Dizier
PATRIMOINE. Entièrement restauré, l’orgue de chœur de l’église Notre-Dame vient d’être inauguré. Le public et les scolaires sont invités à aller découvrir l’instrument. Des concerts sont prévus ces 21 et 22 octobre.
Il résonne de nouveau dans l’église Notre-Dame. L’orgue de chœur, après une longue période de restauration, fait de nouveau entendre ses notes. Il aura fallu plus de 4 000 heures de travail à Pierre-Adrien Plet, Jean-Baptiste Gaupillat et une dizaine de facteurs d’orgues restaurateurs pour arriver à ce résultat. Il y a encore quelques jours, on pouvait les entendre réaliser les dernières retouches pour accorder et harmoniser l’instrument.
Mais cette fois, ça y est. L’orgue est de nouveau opérationnel. Et cette semaine, Thierry Colas, l’organiste titulaire de Notre-Dame, et l’association des Amis des orgues ont décidé, avec la Ville de Saint-Dizier, qui a financé la restauration, de le mettre à l’honneur. Depuis lundi, des classes se succèdent devant lui pour admirer et surtout écouter l’instrument. Ce 20 octobre, la population est aussi invitée à venir le voir à partir de 15 h 30. Thierry Colas sera présent pour en parler aux visiteurs avec toute la passion et l’expertise qu’on lui connaît.
Une particularité unique en France
Il se fera un plaisir de raconter comment l’orgue a été remis dans sa configuration d’origine de 1848 et comment sa construction sort de l’ordinaire. Car au départ, l’orgue de chœur avait été construit spécifiquement pour accueillir le Reliquaire de Saint Marcien (lire par ailleurs). De ce fait, il est particulièrement surélevé et toute la mécanique de l’instrument passe par ses quatre minces piliers, en toute discrétion.
Il aura également fallu le remettre au diapason du grand orgue. « Il était au diapason à l’origine » explique Thiery Colas. « Mais au fil du temps, le grand orgue a évolué et pas lui. Ce qui fait qu’on ne pouvait plus les faire jouer ensemble. C’était devenu impossible ».
Autre élément remarquable de l’orgue de chœur : son clavier. Celui-ci disposait d’un système ingénieux qui permettait de le décaler d’un demi-ton. Un système qui avait disparu et qui est de nouveau d’actualité aujourd’hui grâce à sa restauration, et qui, conjugué avec la reconstitution de deux jeux supplémentaires, permet à l’instrument d’aller plus dans les graves que la normale. Une particularité unique en France.
Après un premier concert ce dimanche (notre édition du 17 octobre), d’autres rendez-vous musicaux sont prévus, avec pour commencer, ce 21 octobre, à 20 h 30, la classe d’orgue de l’école de musique.
Le 22 octobre à 20 h 30 et le 23 à 17 h, deux autres concerts sont programmés. Thierry Colas, à l’orgue de chœur et Arthur Scandola, au grand orgue, joueront “La Messe solennelle opus 16”, de Louis Vierne. Les musiciens seront accompagnés de cinq chœurs issus de la Manécanterie et du conservatoire. A noter que Jean-Paul Penin, chef d’orchestre de renommée internationale, et originaire de Saint-Dizier, sera présent le 22.
Fr. T.
Le reliquaire de Saint Marcien a retrouvé sa place
Si l’orgue de chœur de Notre-Dame a une forme si particulière, c’est qu’il avait été conçu, en 1848, à l’origine pour pouvoir accueillir le reliquaire de Saint Marcien. Dans l’ouvrage “Vieilles rues, vieilles pierres”, le chanoine Petit raconte : « M. de Baudicour, de Marnaval, avait obtenu du pape Grégoire XVI, en 1844, le corps d’un martyr retiré de la catacombe Saint-Cyriaque, dont la niche portait le nom de Marcien. Le 16 novembre 1845, la précieuse relique fut reçue à Saint-Dizier pour être offerte à Notre-Dame. » Un vitrail de l’église rappelle d’ailleurs la translation des reliques de ce saint « envers qui la paroisse eut jusqu’à la guerre, une grande dévotion », précise le chanoine. Retiré depuis de nombreuses années, le reliquaire a finalement rejoint sa place d’origine, sous le buffet de l’orgue de chœur.