Chaumont à l’attaque des nids de poules
Sur les 130 km de routes traversant Chaumont, plusieurs sont en mauvais état. La Ville tente d’y remédier grâce à près d’un million d’euros investis chaque année. Ce mois de septembre, l’avenue des Etats-Unis en bénéficie. Zoom avec l’adjoint à l’urbanisme.
« Des rues détériorées ? Ce n’est pas ce qui manque à Chaumont », répond une passante en indiquant une rue du quartier de Château Paillot. Rue Beauregard, en direction du méthaniseur d’Agrifyl’s, vers le poney club de la Suize, un riverain rit jaune. « Je vous assure que, pour le coup, ce n’est pas beau à voir ! »
Que ce soit au centre-ville, dans le Vieux Chaumont, au Viaduc, aux Tanneries, à Chaumont-le-Bois, au Cavalier, chaque quartier possède sa rue détériorée. La Ville répond à cette problématique depuis une dizaine d’années, avec un plan d’investissement actuellement chiffré à un million d’euros par an pour l’entretien courant. En prenant en compte les opérations exceptionnelles d’aménagement, comme celle de la rue de Bourgogne réalisée cette année 2023, l’enveloppe grimpe à près de deux millions d’euros.
Les prochains chantiers concerneront l’avenue Emile Cassez, depuis l’avenue Foch et jusqu’à la rue Pierre Simon. Ainsi que la rue du 109 RI, qui prolonge l’avenue des Etats-Unis actuellement en travaux, et qui sera aménagée en promenade. En 2024, ça devrait bouger dans la zone cœur de ville.
Changements d’usages
« Nous avons un héritage qu’il faut assumer avec moins de moyens, tout en changeant notre manière de concevoir la voirie », explique Pierre Étienne, adjoint à l’environnement et à l’urbanisme. Il détaille : « il y a plusieurs facteurs. Dans les années 70, la ville comptait 28 000 habitants. Les routes étaient dimensionnées pour ce trafic. Aujourd’hui, nous avons moins d’habitant, donc moins d’argent qui entre dans les caisses, mais toujours les mêmes routes à entretenir ».
Par ailleurs, dans les années 70, la voiture était la star. Les routes étaient très larges et les trottoirs très fins. Cela s’observe à l’interaction des rues Saint-Jean et Decrès dans le Vieux Chaumont, mais aussi au Village Pershing où la rue, bien qu’en sens unique, mesure plus de six mètres de large et les trottoirs un mètre.
Au-delà d’un usage peu adapté pour les nouveaux modes de transport, mais aussi pour les piétons, personnes à mobilité réduite et poussettes, ce type de route est plus onéreux à entretenir. En effet, de par leur structure adaptée à des poids plus conséquents, les revêtements de route coûtent plus cher que ceux des mobilités douces. Néanmoins, réaménager une route coûte à un instant T plus cher que de l’entretien courant.
« Pour la rue de Bourgogne, nous avons fait le choix d’avoir une vision à long terme. Cela nous aurait coûté moins cher aujourd’hui de la refaire telle quelle, mais dans le temps, l’entretien nous aurait été plus onéreux », explique Pierre Etienne.
Pour assurer l’entretien des voiries, la Ville a investi dans un outil de « point-à-temps » qui répand une émulsion de bitume et de gravillons lors d’une réparation de chaussée. Néanmoins, comme les acteurs du secteur du bâtiment, elle a des difficultés à recruter. Trois personnes manquent à l’équipe.
Julia Guinamard