Louis Chedid fait le plein de vivats et ça lui va bien
La salle Jean Favre de Langres était pleine comme un œuf, jeudi 18 novembre 2021 : deux fois repoussé pour cause de Covid, le concert de Louis Chedid a cette fois eu lieu. Le chanteur s’est montré généreux, dédommageant le public de la patience qu’il avait témoignée. Et faisant le plein des vivats dont il avait, de son côté, manqué.
« Même avec vos masques, vous êtes magnifiques ». Entouré de deux guitaristes hyper participatifs soutenus notamment par un batteur mordant, Louis Chedid va multiplier les déclarations d’amour au public. Le Covid le lui avait ravi, il devait entamer sa tournée en mars 2020 et quel mois de quelle année sommes-nous à présent voulez-vous bien me le dire. « … et quand vous allez danser, vous serez encore plus beaux ». Tonnerre d’applaudissements, le premier, il y en aura des tas d’autres. Louis Chedid parie que les spectateurs ont besoin d’être aimés, comme lui. « Vous dansez le flamenco ? ». Promis, juré, ils se souviendront du « concert de Louis » en se disant que « c’est un musclé ». Le chanteur se chahute, c’est sa manière de souligner que la popularité peut aller sans le melon.
La salle transportée
« L’amour qui dure toujours, c’est parfois un peu lourd ». Parfois seulement, et surtout pas entre Louis Chedid et le public langrois, qui tiennent à se dire qu’ils s’aiment pour de bon. Debout, les spectateurs dansent, applaudissent, bref, la salle Jean Favre est transportée. « Bravo, je vais vous exploiter toute la soirée ». Déferlante de rires. Sans souffler, Louis Chedid enchaîne les succès qui ont fait son nom dans le tableau des vedettes de la chanson française. Il « aurait pu naître ver de terre », fustige « l’egomane », dézingue la smartphone attitude, et voilà qu’il confie au public, les yeux dans les yeux, qu’il « aime bien la proximité ». Avant de s’atteler à le prouver, sur fond de chacha endiablé : il rejoint les spectateurs, en tendant ça et là une main affectueuse. La salle jean Favre est à la fête.
Applaudissements mutuels
« Si vous chantez… peut-être qu’on reviendra. C’est honteux (de dire ça), je suis d’accord ». Louis Chedid et ses musiciens s’éclipsent. De la salle monte une clameur désespérée. « Vivants, vivants, vivants… ». Et le miracle se produit : réapparition du chanteur et de son orchestre. « T’as beau pas être beau-eau-eau-eau, monde cinglé-é-é-é… ». Ce sera bien plus qu’un rappel, Louis Chedid se félicite d’avoir vu « Langres et ses ruines », pardon je rigole, « ce sont de belles ruines », quel taquin. Bien plus qu’un rappel, presque un deuxième concert. Toujours pro’, toujours militant de l’amour, Louis Chedid et son orchestre applaudiront à leur tour le public, mais ce qu’il leur avait manqué nom d’un chien, ces retrouvailles avaient décidément le parfum du redémarrage et c’est exactement ce dont vous et nous avions besoin.
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr