A l’Agglo de Chaumont, les tensions éclatent au grand jour entre Christine Guillemy et Stéphane Martinelli
Mercredi 29, le conseil communautaire de l’agglomération de Chaumont a été le cadre d’échanges vifs et au grand jour entre Stéphane Martinelli et Christine Guillemy. La seconde a des exigences que le premier ne supporte plus. L’un invoque des inexactitudes répétées et l’autre de la mauvaise foi.
Certains maires des 63 communes de l’agglomération de Chaumont racontaient ne pas vouloir croire à l’état des relations entre Stéphane Martinelli et Christine Guillemy décrit dans la presse durant l’été.
Mercredi soir, pour le retour en présentiel en conseil communautaire, ils ont pu se rendre compte, en direct, que rien n’était exagéré et même que cette fameuse presse était en deçà de la vérité. L’ambiance était électrique. Du coup, bien qu’importants, les sujets abordés comme la délégation des services d’eau potable et d’assainissement sont passés au second plan.
Les hostilités sont parties du côté du président de l’Agglo qui tenait à rétablir quelques vérités. Il a débuté son propos par la mutualisation des services bloquée et non aboutie « en l’absence de réponses de Chaumont ». Il a continué avec Palestra (voir encadré) et a terminé avec le mouvement social des agents de l’Agglo.
Irritation et tension
Dans une perceptible irritation sur les retards pris dans l’avancée des sujets depuis son arrivée à la présidence, Stéphane Martinelli a annoncé le contrôle de la Cour des comptes sur quatre années de l’Agglo mais aussi de Chaumont. Pour la mutualisation, il a également annoncé des réunions autour des maires dans le but de résoudre le problème.
Au sujet du dialogue social, il est revenu sur l’application, de par la loi, des 1 607 heures pour l’ensemble des agents au 1er janvier prochain.
Après cinq rencontres avec l’intersyndicale, il a été proposé, en compensation, 166 000 € aux 358 agents qui voyaient leur nombre d’heures de travail augmenter. Les syndicats ont souhaité que cette somme aille à l’ensemble des agents soit 800. L’enveloppe sera répartie sous forme de chèques déjeuner.
Enfin, mi-octobre, un plan d’action sur les risques psychosociaux sera lancé.
(Dé)mutualisation
Christine Guillemy, maire de Chaumont, s’est réjouie du comité de pilotage qui se profile pour résoudre ces problèmes en rappelant que Chaumont porte 75 % de la masse salariale et que, par conséquent, « la Ville souhaite avoir son mot à dire ».
Elle poursuit et chevauche son cheval de bataille : « attention à la fuite des agents. Il faut prendre en compte leur situation, avoir une réflexion autour du statut des personnels et rester attractif ». Elle dit ne pas vouloir faire de surenchère budgétaire mais « les cartes sont à rebattre de manière calme et tous ensemble ». Autrement dit, Christine Guillemy se prononce encore un peu plus pour la démutualisation sachant qu’elle ne supporte pas que l’autorité hiérarchique sur les agents incombe au président de l’Agglo.
Cette position a le don d’agacer Stéphane Martinelli qui dit avoir voulu multiplier les contacts avec la Ville sans jamais avoir d’interlocuteurs. Il parle de fin de non-recevoir. Ce à quoi Christine Guillemy rétorque que « la mauvaise foi est la chose la mieux partagée à l’Agglo ».
Inexactitudes contre mauvaise foi
Stéphane Martinelli prévient : « je ne laisserai plus passer d’inexactitudes » et, dans le même temps, Christine Guillemy poursuit son combat : « la Ville veut pouvoir gratifier son personnel du travail effectué ». Réponse de Stéphane Martinelli : « ce n’est pas possible ! »
Face à ce spectacle qui se répétait dans les coulisses et qui, désormais, se donne au grand jour, Thierry Gasparovic, maire d’Oudincourt, s’est dit « dépassé par ces querelles ». En prenant la parole pour calmer le jeu, il a rappelé que le président a été élu démocratiquement, qu’il avait toute la légitimité et qu’il était possible, en cas de désaccord, de voter contre des projets comme cela a déjà été le cas. Mais, pour lui, « il faut aller de l’avant ».
Il est rejoint dans ses propos par Guy Urschel, maire d’Ageville. « Vous ne vous rendez pas compte du mal fait à l’extérieur, de l’image donnée aux habitants de l’Agglomération. Arrêtons-nous ! » Il en appelle à la reconstruction de l’image de l’Agglo et de la Ville de Chaumont.
Frédéric Thévenin – f.thevenin@jhm.fr
Victime de son succès
Pour Palestra, Stéphane Martinelli dit « la fierté d’avoir réussi cet objet en temps et en heure et dans l’enveloppe prévue. Victime de son succès, quelques éléments devront être réglés pour l’associatif et le grand public ». Il évoque l’organisation de l’espace, des aménagements techniques et des ajustements au niveau du bassin ludique déjà résolus. L’occasion pour lui de donner les premiers chiffres de fréquentation : 9 000 entrées sur 15 jours en juillet et 13 000 entrées en août.