À la rencontre des traces du passé dans les forêts de Saint-Dizier
Le second tome de l’inventaire des sites archéologiques en forêt va bientôt sortir. Le Bragard Denis Schmitter lance une souscription pour financer l’ouvrage.
Les forêts de Saint-Dizier, et du département entier, s’avèrent riches de vestiges du Néolitique au haut Moyen-Âge, de – 6 000 av J.-C. au XIe siècle. Pour mieux les distinguer dans cet univers feuillu qui semble présenter toujours le même paysage, quatre passionnés d’archéologie ont dressé un inventaire de leurs trouvailles, découvertes lors de fouilles démarrées en 2010. Après un premier tome « Camps et enceintes de Haute-Marne » paru avec succès en 2016, place au second en début d’année.
Apprendre à les distinguer
Éperons rocheux, tumulus, dolmens, habitats ouverts… sont toujours à découvrir dans le nouvel ouvrage. « Nous avons rajouté nos prospections de 2019 et 2020. Il y a des sites nouveaux ou des sites revus grâce à nos nouvelles connaissances », commente Denis Schmitter, à l’initiative du livre.
Celui-ci valorise les vestiges néolithiques devant lesquels nous passons sans les voir : un habitat ouvert semblable à une zone non boisée, délimitée par un muret ; un site consacré aux rituels là encore marqué par des pierres couvertes de mousse ; un éperon rocheux qui domine le secteur, entouré par les falaises. « Un éperon rocheux est une colline, une protection naturelle. Il avait un but défensif à l’époque néolithique mais aussi gauloise. C’était des époques instables, on cherchait à se protéger. On vivait dessus ou pas loin », raconte l’archéologue amateur.
Photos, textes et schéma détaillent les caractéristiques et l’utilisation estimée du site. Pour autant, il vous faudra avoir l’œil sur le terrain. « Afin de préserver les vestiges, nous ne pouvons pas fournir de cartes IGN. Mais une carte de localisation générale des sites en A3, sur fonds géologiques, a été insérée dans le second tome. Cela permet de mieux comprendre les différences de sites par rapport au territoire », fait remarquer le passionné de patrimoine.
Une occupation importante
Le lecteur s’apercevra donc que la population s’est plus établie dans le nord que le sud de la Haute-Marne en raison de la présence de minerai de fer. Des puits d’une profondeur de cinq mètres sont d’ailleurs toujours visibles sur certains secteurs. « Il y a également de nombreux fortins de l’époque du haut Moyen-Age, dans le nord de la Haute-Marne », recense Denis Schmitter.
Afin de faire vivre l’association « Espaces Bevaux les enclos de l’histoire en Haute-Marne » et de rembourser les frais des recherches, une souscription a été lancée. Pour se procurer l’ouvrage, il suffit d’envoyer un règlement de 24 € par chèque, libellé à l’ordre de l’association, au domicile de Denis Schmitter. Ajoutez 5 € si vous souhaitez le recevoir par voie postale. Ensuite, à vous de vous balader en forêt en la contemplant autrement.
Marie-Hélène Degaugue
Le château Ganne
À Eurville, au cœur de la forêt du Val, se nichait le château Ganne ; une fortification du haut Moyen-âge. Ce château à motte était installé sur un gros talus (la motte), entouré d’un fossé principal. De part et d’autre, de grands espaces étaient dédiés à la basse-cour. La fortification jouissait de cinq hectares de terres, essentiellement marécageuses. Le site reste discret. Pour espérer le trouver, partir d’Eurville, emprunter le chemin de l’Abbaye, puis celui de Tailles-sur-Eurville, afin d’atteindre le chemin Château Ganne. Laissez alors libre cours à votre imagination et tentez de repérer un talus.