A la malédiction, une origine un peu (ma-)sacrée
Bien des années avant (en histoire) et des dizaines d’années après (en adaptation), Arkasha Stevenson invente l’origine de la malédiction de l’antéchrist. Ambitieux en surface, “La Malédiction : l’origine » l’est bien moins en renouveau du genre, se répète et se fait lui-même sursauter dans son univers horrifique. Le rendu : un film peu effrayant, en salles depuis le 10 avril.
C’est peu dire de clamer que Arkasha Stevenson réhabilite la malédiction de Richard Donner. Près de 50 ans après la saga de son mentor dans le genre, le cinéaste revient dans “La Malédiction : l’origine » sur la naissance de l’antéchrist, le jeune garçon Damien. Ce qui est là un bon coup de frais redonné à un ancien produit de l’épouvante-horreur. Quoique…
A Rome, la jeune Margareta rejoint un couvent pour prononcer ses vœux. On ne sait d’elle que ce qu’on entend de ses pairs, prêtres pour la plupart. Alors comment savoir si son dessein est réellement celui qu’elle a tracé, surtout lorsqu’elle passe sa première nuit de débauche dans une boîte de nuit, avec un homme ?
Dans ce qui est, en apparence, un projet ambitieux (s’approprier l’univers d’un maître. Son essence, du moins), Arkasha Stevenson a presque réussi son coup, à une erreur près. Et, pour cause, le genre a, depuis quelques années maintenant, les yeux vers “Vatican” et son éminente religion. “L’Exorciste du Vatican”, “Immaculée”, “La proie du Diable”… Autant de films pour beaucoup de similitudes et de redites. Dans les procédés cinématographiques typiques, comme dans le déroulé des événements de sa trame et de son intrigue. Et ce n’est pas fini, pourtant !
De l’horreur, toujours la même !
Si le recours au sujet de la religion étouffe, déjà par ses multiples réalisations, la revisite des origines de l’antéchrist, Damien se perd bien plus avec le trop-plein de clins d’œil filmiques. Un regard transperçant made by “Smile”, une sœur au comportement étriqué, proche de la fausse nonne Valak, sinon les quelques étranges événements déjà vu dans le récent long-métrage “Immaculée” (qui lui aura bien volé sa place).
Dès lors, ce qu’un antéchrist, si peu introduit dans le genre (par peur du froissement, peut-être), aurait pu faire pour sauver la face de cette malédiction, il lui fait perdre toute sa saveur.
De notre correspondant Aldric Warnet