A la fête – L’édito de Christophe Bonnefoy
Emmanuel Macron adore l’exercice. Aller au contact, il aime, même lorsqu’il est attendu au tournant. Alors un jour de Fête nationale, pensez donc ! D’autant plus que ce vendredi 14 juillet, il avait largement le temps d’aller de poignée de main bienveillante en poignée de main bienveillante. Pas de caméra dans les jardins de l’Elysée, pour capter son bilan des fameux 100 jours d’apaisement. Soleil et sourires seulement… si ce n’est quelques timides huées lors de la descente des Champs.
L’hostilité à laquelle il aurait pu s’attendre était restée, si l’on peut dire, aux portes de la plus belle avenue du monde. On imagine évidemment que les services de sécurité n’auraient pas, dans un moment de lucidité perdue, laissé passer des hordes de personnages hostiles, pour ne pas dire cagoulés. Mais tout de même, on n’est jamais sûr de rien, même un jour de Fête nationale. Surtout un jour de Fête nationale, d’ailleurs. L’occasion rêvée pour un coup d’éclat de ceux qui veulent faire le buzz, ou a minima transmettre un message de mécontentement.
La traditionnelle parade, si elle s’entoure évidemment d’une organisation qui ne tolère aucun errement, reste chaque année une parenthèse particulière. On veut y voir pompiers, Légion étrangère, Patrouille de France et plus largement admirer les fleurons de notre armée. Un peu comme on assisterait à un spectacle.
Le chef de l’Etat, lui, ne pouvait qu’apprécier. Il savait déjà, d’une part, que la nuit précédente avait été relativement calme du côté des habituelles dégradations. Mais aussi que son hôte indien était venu en France avec un carnet de chèques bien rempli. Alors vendredi 14 juillet ? Vendredi 13, presque, et trèfle à quatre feuilles agrafé à la veste.