A la découverte de la Maison d’enfants à caractère social
Depuis le 3 janvier, une Maison d’enfants à caractère social (Mecs) a ouvert ses portes, rue Léon-Blum. Gérée par la fondation Lucy-Lebon, elle accueille une quinzaine de jeunes, âgés de 6 à 21 ans, et les accompagne dans leur (re)construction. Immersion.
Mercredi 30 mars, 9 h, rue Léon-Blum. La signalétique est relativement discrète. Il y a quelques mois, un tout nouveau bâtiment a été construit, entouré de grilles noires. La terre présente tout autour témoigne de l’aspect récent de l’édifice. C’est là que se situe la Maison d’enfants à caractère sociale, appelée aussi Mecs Lucy-Lebon. « Nous avons ouvert le 3 janvier, et le premier jeune est arrivé le 7. Nous n’accueillons que des enfants haut-marnais », explique Alexandra Kessler, assistante de direction générale.
Donner les clés
Pour l’heure, ils sont une quinzaine de jeunes au sein de la structure, dont la capacité maximale est de 22 places, « dont deux places d’urgence. C’est quand il y a un souci familial ; par exemple, les parents qui sont placés en garde à vue et que le jeune ne peut aller nulle part ailleurs », ajoute Olivier Level, directeur de la Mecs.
« L’espoir, c’est qu’ils s’en sortent et réussissent. Qu’ils deviennent les citoyens de demain »
A l’intérieur de celle-ci, ils apprennent la vie en communauté. Un vrai travail de fond. Car tous ont traversé des moments difficiles : « Lorsqu’ils arrivent, il faut tout reprendre. Il y a une vraie gestion à faire de leurs émotions et de leurs frustrations. Mais pour chacun, un vrai projet est mené. L’espoir, c’est qu’ils s’en sortent et réussissent. Qu’ils deviennent les citoyens de demain », développe Rachel Cot, la directrice adjointe. Les bons exemples existent ; par exemple l’un des jeunes qui a été pris en stage dans un supermarché bragard.
Pour les éducateurs, la principale difficulté est « de gagner leur confiance. Après trois mois, ça commence à venir. Mais c’est un vrai travail de fond », ajoute Rachel Cot, qui n’hésite pas à qualifier ces jeunes « d’attachiants » ; capables du tout au tout en peu de temps, mais envers lesquels l’amour porté est réel.
Visite guidée
Au milieu de la matinée, ce sont les deux déléguées, Lola* et Claire* qui nous font visiter les lieux, accompagnées d’Alexandra Kessler et Rachel Cot. « Il y a trois unités en tout. Une pour les 6-14 ans, une pour les 15-21 ans et une pour les enfants plus difficiles », liste Lola. Chaque unité se décompose de la même façon ; un espace détente avec télévision et les différents horaires des repas, ainsi que la partie réfectoire.
Au fond, les différentes chambres : « Ils ont chacun la leur. Ils ont des droits comme celui de pouvoir sortir, mais aussi des règles à respecter. C’est vraiment comme à la maison », poursuit Rachel Cot. Alexandra Kessler précise qu’« elles se composent toutes de la même façon ». Avec un lit simple, une décoration personnalisée, une salle de bain avec toilettes, un dressing et un bureau. Léa et Manon sont d’ailleurs fières de nous partager leur univers. Et le bon rangement qui va avec !
Nous poursuivons avec les bureaux administratifs, puis « la salle d’expression artistique? comme l’appelle volontiers Lola, théâtre de dessins, peintures, puzzles, jeux de société ». Juste à côté, on retrouve un éducateur, Saphir. « Ici, c’est la salle de devoirs et de recherches. Il y a des ordinateurs à leur disposition, et ils peuvent réviser. Par exemple, en faisant un coloriage où il faut réussir des tables de multiplication pour savoir quelle couleur utiliser. »
Enfin, Claire, nous montre « la tisanerie », un lieu de partage où les jeunes aident à faire à manger.
Plus qu’une Mecs, une grande famille.
Louis Vanthournout