A la découverte du bastion oublié et de sa vision panoramique
A l’occasion des Journées européennes du patrimoine, l’unique visite guidée du bastion Nord de Sous-murs, animée par David Covelli, a rencontré un beau succès ce dimanche 17 septembre.
« J’avais prévu une cinquantaine de brochure pour le public, mais comme vous êtes le quadruple, prenez-en une par famille ! », s’exclame David Covelli, responsable du service Pays d’Art et d’Histoire du PETR du pays de Langres. Les visiteurs sont venus nombreux afin de découvrir cette nouveauté dans le programme des Journée européenne du patrimoine : « On habite Rolampont et on vient souvent se promener le long des remparts. On a donc vu l’avancée des travaux depuis deux ans et cela devenait de plus en plus beau ! »
Renforcer l’enceinte du bastion de Sous-murs
Construit en 1854, le principe du bastion était, en cas de prise par l’ennemi, de continuer à défendre le faubourg et à pouvoir tirer sur l’ennemi. C’est la raison pour laquelle le seul accès au bastion se situe sur l’actuelle place de la Crémaillère, par un escalier qui traverse le rempart. Cet escalier permet de descendre de petits pièces d’artillerie par une rampe de chaque côté des marches.
A l’époque, on pouvait mettre une quarantaine de tirailleurs sur ce parapet alors que derrière une meurtrière, on en mettait trois fois moins. « On perdait alors en protection des soldats mais en termes de puissance de feu, on y gagnait !« , précise David Covelli.
Un destin inversé
Doté de courtines de huit mètres de haut, ce polygone d’environ 850 m2 est équipé d’un parapet d’artillerie d’une trentaine de mètres orienté Nord et Est et de deux parapets d’infanterie orientés Sud et Nord. Le parapet d’artillerie pouvait recevoir six à huit canons à courte et moyenne portée (environ 300 mètres) et le parapet d’infanterie permettait des feux de mousqueterie directs vers le faubourg et au pied des courtines Est. Alors que ces ouvrages étaient chargés de repousser l’ennemi, ils servent aujourd’hui à attirer de nombreux visiteurs qui peuvent profiter de ces ouvrages pour admirer le paysage sur les Vosges, le Jura et les Alpes.
Christelle Faieta
Des dames aveugles
En 1857, il était prévu d’achever l’enceinte du faubourg de Sous-murs en aménageant une rue et une porte percée sur la courtine. Une courtine étant une portion de rempart reliant plusieurs ouvrages par exemple deux tours. Mais faute de budget à l’époque, ce projet est abandonné et seule une tourelle est construite.
La tourelle appelée aussi une « dame » aménagée en 1858 sur l’enceinte du faubourg a fait l’objet d’une très belle restauration visible aujourd’hui au sommet de la courtine. Cette tourelle remarquable en pierre blanche est pleine, dite « aveugle ». Elle était destinée à interdire le cheminement de l’ennemi jusqu’au pied du bastion. Il existe deux autres dames aveugles à Langres, une près de la Porte des Auges et une autre près de la Tour de Navarre.