A Joinville, la cuisine au service de la réussite éducative

En proposant des activités ludiques, le Programme de réussite éducative permet à des jeunes en difficulté scolaire d’apprendre autrement. Après trois mois d’expérience, l’idée d’un atelier cuisine s’avère d’ores et déjà comme une belle réussite à Joinville.

« L’atelier “Ratatouille” prend en charge, à raison d’un jour par semaine, six enfants en difficulté scolaire avec lesquels avaient été tentées d’autres pistes non-concluantes par le passé », explique Victorine Robelet en soulignant qu’ils ont été identifiés comme refusant de lire, démotivés et passifs dans les contenus pédagogiques proposés, lassés d’une certaine façon face au progrès.

« L’effectif de cet atelier a donc été volontairement restreint de façon à optimiser au maximum cette prise en charge. Il était nécessaire de trouver une activité pédagogique accessible, inclusive et ludique et qui soit également inédite pour donner envie aux enfants de la découvrir », ajoute la coordinatrice, référente de parcours du dispositif de Réussite éducative de Joinville.

Premier constat, la cuisine confirme qu’elle est un véritable outil permettant d’aborder de façon sereine différents apprentissages comme la lecture, le vocabulaire, la science, le calcul. Elle favorise la participation orale, la concentration, l’analyse, la compréhension, la découverte de l’équilibre alimentaire, l’hygiène. Autre révélation, “Ratatouille” a permis à ces enfants de trouver un équilibre entre autonomie, motricité et soins.

Pour atteindre cet objectif, la salle d’atelier a été aménagée de façon à permettre une progression individuelle avec un plan de travail par enfant ainsi qu’un kit de matériel de cuisine complet pour chacun. En revanche, les consignes sont lues collectivement mais chaque enfant réalise sa recette seul. Au terme de neuf séances réalisées, les résultats sont d’ores et déjà plus que surprenants. Tous les participants sont très actifs à l’oral et se disputent le temps de lecture de la recette. Et chaque recette est attendue avec hâte. Elle est d’ailleurs conservée par les participants afin de renouveler la préparation à la maison afin de les partager et de se sentir valorisés.

« En séance, les enfants se montrent motivés et pleinement autonomes dans la réussite de leur recette. Ils ont même tendance à refuser l’aide qui leur est proposée en expliquant vouloir faire tout seul », poursuit Victorine Robelet en ajoutant que le programme comportera en 2024 les visites d’une chocolaterie, d’une confiserie, d’une boulangerie et d’une fromagerie.

De notre correspondant Hubert Guillemin