A Heuilley-Cotton, une plaque de cocher qui a traversé les décennies
La plaque de cocher (type de plaque du milieu du XIXe siècle) apposée sur la façade de la maison de François et Josette Maillefert, à Heuilley-Cotton, a été restaurée. C’est le témoin d’une riche histoire.
On trouve encore de nos jours dans certains villages, des plaques dites “de cocher” sur des façades de maison. Ces plaques qui datent du milieu du XIXe siècle ont été fabriquées, suite à une circulaire du 15 avril 1835 qui prévoyait l’implantation des “tableaux indicateurs”. Cette circulaire précisait : les matériaux utilisés seront le bois, la pierre ou la fonte. Dans tous les cas, la couleur choisie sera le fond bleu de ciel foncé, les lettres en blanc.
Le 8 août 1846, Henry Bouilliant, de la fonderie éponyme, dépose un brevet pour quinze ans afin de valider des plaques dites “Système Bouilliant”. Le brevet précise : il s’agit de lettres en relief coulées (fond et lettres d’un seul jet) en fonte de fer, zinc, cuivre ou tout autre métal fusible. Au fil du temps de nombreuses plaques ont disparu ou ont souffert des affres du temps. Nicolas Jamois, de Courcy aux Loges (Loiret), alors chauffeur de bus, les voyant régulièrement, a souhaité les restaurer. A partir de 2014, il commence quelques restaurations et en octobre 2016, avec son épouse, il crée l’association Henry-Bouilliant. Elle a pour vocation la restauration des plaques de cocher, mais également des plaques de rue, de commémoration ainsi que des croix en fer forgé. Pour restaurer une plaque, Nicolas Jamois commence par la poncer, suivi de la pose d’un antirouille. Il applique ensuite le bleu de fond et finit avec un pinceau fin, par le blanc des différents caractères. Il en est à ce jour à 561 restaurations à travers toute la France.
La plaque du village qu’il vient de restaurer, se trouvait sur le chemin de Grande-Communication (CGC) n° 26, actuelle D26, qui allait (et qui va toujours), de Bourbonne à Vaillant. On peut ainsi voir à Chézeaux une autre plaque de cocher avec également l’indication CGC n° 26. En plus de la dénomination de la voie, ces plaques indiquent la distance des villages les plus importants ou les plus proches que le CGC traverse. A Heuilley-Cotton, fixée sur la maison de François et Josette Maillefert, elle daterait des environs de 1865.