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A corde tirée… – L’édito de Christophe Bonnefoy

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Allez donc savoir ce que les Chinois pensent de ces images – s’ils les ont vues – de manifestants dans les rues de nos villes. Allez savoir, même, s’ils savent vraiment ce qu’est une retraite. Et pire, s’ils comprennent le sens du mot réforme, eux qui se ne se voient imposer que celles de l’historique Parti communiste. Sans pouvoir broncher. Qui sait, en outre, si Emmanuel Macron et son homologue ont évoqué notre crise sociale entre deux discours.

Mais une chose est sûre, voilà notre Président bien loin, pour le coup, d’une situation qui tourne un peu plus chaque jour au vinaigre. Le onzième épisode de la contestation ce jeudi, c’était un peu le jeu de la corde sur laquelle on tire, en se disant que tant qu’elle ne casse pas… 

En attendant la décision du Conseil constitutionnel le 14 avril – elle aura forcément une incidence sur la suite des événements, quel que soit l’avis rendu… -, le combat se joue certes sur le bitume, mais surtout d’une manière plus virtuelle mais non moins insidiueuse, à coups de prises de bec. Entre Elisabeth Borne et les syndicats, on n’en est même plus à “je t’aime moi non plus”. Le point de non retour, quasiment. Laurent Berger, de la CFDT, laisse exploser son exaspération face aux petits mots gentils de la Première ministre. Sophie Binet, nouvelle secrétaire générale de la CGT, montre les dents. Il ne faudra pas compter sur elle pour mettre de l’eau dans le vin de la contestation sociale.

L’idée est sans doute un peu, pour le gouvernement, de se dire que ça passera. Coûte que coûte. C’est tout de même faire peu de cas d’une colère qui n’est plus seulement liée aux retraites. Peu importe que la crise soit sociale, politique ou démocratique. Ceux qui s’écharpent sur les mots oublient qu’on pourrait, surtout, la qualifier de profonde. Et que le pourrissement d’une situation débouche rarement sur un apaisement.

c.bonnefoy@jhm.fr

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