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Nucléaire : à Cirfontaines-en-Ornois, c’est parti pour une semaine d’échanges et de lutte

Jacques a participé à la première tournée de fabrication de pain.

ÉVÉNEMENT. Les Rencontres des luttes paysannes et rurales ont débuté ce samedi 26 août à Cirfontaines-en-Ornois, à l’extrême est de la Haute-Marne, non loin de Bure. Si le point d’orgue sera la manifestation anti-nucléaire du samedi 2 septembre, c’est à une semaine de réflexion, d’échanges et d’ateliers dans un esprit participatif qu’invitent les organisateurs.

Quatre chapiteaux (appelés Saulx, Ornain, Orge et Meuse), une grande cuisine collective, deux librairies, un espace détente, une scène, un pôle médical, un camping… C’est un véritable village dans le village de Cirfontaines-en-Ornois (à l’est de Poissons, à deux pas de la Meuse), qui s’est installé vendredi 25 et samedi 26 août, pour les Rencontres des luttes paysannes et rurales. « Le samedi et encore un peu ce dimanche (27 août), on termine notre installation mais on voulait, notamment pour les locaux, être là deux week-ends », nous indique Liese, notre guide du jour. L’événement dure jusqu’au 3 septembre sur ce gigantesque terrain mis à disposition par un agriculteur du village, engagé dans la lutte contre le projet Cigéo.

« Prendre le temps de s’écouter et d’échanger »

Mais le rassemblement aoûtien anti-nucléaire, qui tourne dans différents villages autour de Bure, là où se trouve le laboratoire de l’Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs), ne se cantonne pas à ce seul combat. « Nous voulons montrer la diversité des luttes qui existent à la campagne, dans le contexte d’une France qui subit beaucoup de répression », poursuit Liese. Lutte contre toutes les formes de sexisme, féminisme, lutte pour une autre agriculture plus raisonnée, contre le nucléaire, abritent, entre autres, ce grand rassemblement. « Pour moi, il est important de se retrouver ici afin de prendre le temps de s’écouter et d’échanger. Ce changement que nous voulons, cette convergence des luttes, c’est sur le long terme », reprend Liese.

Si cette dernière a dans ses missions l’accueil des médias, chaque participant à l’événement est appelé à participer à l’organisation collective. Comme ce jeune militant, qui à l’entrée du camp, rappelle que le prix est libre et que les dons attendus, pour un festival qui coûte 90 000 €. Jacques, de son côté, un habitant de la Meuse anti-nucléaire de longue date, donne un coup de main à la boulangerie du camp. La première tournée de pains cuit au feu de bois vient de sortir et l’une des jeunes boulangères, à la baguette, est satisfaite du résultat. Un peu plus loin, l’espace enfants, avec toboggan, est en cours de finalisation. Sous le premier chapiteau du camp (Saulx), la première assemblée antinucléaire se termine.

Toute la semaine, le camp va ainsi vivre chaque jour au rythme des repas collectifs, des conférences, des tables rondes, des ateliers et en soirée, des moments plus festifs avec des concerts. 

N. F.

n.frise@jhm.fr

Tous les sujets, dans toutes les langues

Des Allemands, des Belges, des Néerlandais… Une délégation internationale avec des personnes venues d’Afrique et d’Amérique latine arrivera également en début de semaine. Ces Rencontres des luttes paysannes et rurales ont un fort accent international. Sur le camp, toutes les informations pratiques sont inscrites en français et anglais. Mais ce n’est pas tout : avec le soutien logistique du Coati (ce qui signifie Collectif pour l’autogestion des technologies d’interprétation), qui a le savoir-faire technique, deux chapiteaux (Saulx et Ornain) sont équipés de manière à ce que les participants puissent avoir la traduction simultanée dans leur langue. Un outil indispensable pour suivre les conférences tous les jours. Au menu ce dimanche, la présentation des luttes locales antinucléaires ou un débat ayant pour sujet « Peut-on gagner une lutte antinucléaire ? » Les luttes paysannes, les terres agricoles autour des villes, le maraîchage sur sol vivant sont, entre autres (le programme quotidien est largement fourni), sont au programme ce lundi 28 août.

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