A Chaumont, le château du Corgebin, lauréat de la mission patrimoine de Stéphane Bern
Le Château du Corgebin fait partie des 100 lauréats de 2021 de la Mission du patrimoine appelée aussi “Mission Bern”. En l’apprenant, Edith Meyer était remplie de bonheur tout en avouant qu’elle n’osait pas y croire. Maintenant : place aux travaux !
Alors qu’Edith Meyer était concentrée sur la réfection d’un mur en pierres sèches, le long de la route, elle a appris que le Château du Corgebin faisait partie des 100 lauréats (un par département) de la Mission Patrimoine portée par Stéphane Bern. Inutile de dire que la copropriétaire du château était ravie. Les mots lui manquaient. « Heureuse, contente. Je n’en reviens pas ! C’est génial ! »
Elle avoue qu’elle n’osait pas y croire même si elle avait postulé avec le soutien de la Fondation du patrimoine Haute-Marne. « Je me disais que nous n’avions aucune chance » raconte-t-elle. Et aussitôt, elle a une pensée pour l’association internationale de sauvegarde du château du Corgebin qui « bosse depuis 13 ans sur cet édifice ». Les bénévoles autour d’elle signalaient ô combien Edith Meyer mérite ce soutien.
Les menuiseries en priorité
A la question de savoir quelles sont les priorités, elle précise que le toit et mis hors d’eau et que désormais, « il faut s’attaquer aux menuiseries et travailler sur la façade ». Les fonds venus de la Fondation du patrimoine soutenue par le ministère de la Culture et la Française des Jeux sont donc les bienvenus.
Etant lauréat de l’édition 2021, le début des travaux devra avoir lieu en 2022 pour une fin prévue en 2023. Mais attention, Comme le dit Edith Meyer, « il y a beaucoup à faire » et tout ne pourra pas se faire en 24 mois. Par exemple, actuellement, la sécurité des potentiels visiteurs est impossible car l’escalier n’a plus de rampe tandis que les parquets de l’étage noble, comme une grande partie des décors intérieurs du château, ont été vendus à des brocanteurs dans les années 1970-1980.
Mission Bern
La mission appelée aussi “Mission Bern” donne aussi l’ordre des choses : « il s’agit en priorité de restaurer l’ensemble des façades et maçonneries extérieures, ainsi que les fenêtres, en grande partie hors d’usage. En complément, la rampe en fer forgé qui a disparu de l’escalier sera restituée à l’identique, le potager de la cuisine historique sera restauré, une cheminée sera restituée en toiture et les parquets du premier étage seront recréés. L’ensemble sera ainsi pérennisé et sécurisé pour pouvoir accueillir du public ».
Frédéric Thévenin – f.thevenin@jhm.fr
La valorisation du site
La valorisation du site se fait sur deux axes. Le premier : la restauration progressive du site avec une dimension humaine et sociale, tout en valorisant la transmission des techniques et savoir-faire autour du bâti ancien. Une association dédiée gère les chantiers avec la propriétaire tandis que des partenariats forts sont noués avec des prisonniers en réinsertion, migrants et personnes en situation de handicap.
En second : la mise en avant du patrimoine culinaire – agriculture et produits biologiques et locaux-, en travaillant avec le monde agricole, organisant des repas et promouvant globalement une agriculture et une cuisine de qualité.
Un lieu lié à un homme
Commanderie templière lors de sa création au Moyen Âge, le domaine de Corgebin passe ensuite dans les possessions de l’ordre de Malte. A la fin du XVIIIe siècle, c’est à son commandeur en titre, Louis-François de Lamirault, que l’on doit la reconstruction actuelle du château.
Il remet sur pied le domaine très négligé, réhabilite ses fermes et met bas l’ancien château féodal en ruine pour construire le château actuel, qu’il meuble avec goût et entoure de superbes jardins malheureusement disparus aujourd’hui. Dépossédé du château à la Révolution, il sera le premier maire élu de Chaumont en 1790, et le rachète en 1796.