A Bologne, le maire poussé dans ses derniers retranchements
Vie municipale. Un conseil municipal extraordinaire, à Bologne, a montré que le maire est totalement esseulé et, vote après vote, qu’il n’a plus aucune marge de manœuvre. Francis Hasselberger a perdu toutes ses délégations et est poussé à la démission. Il réserve sa réponse.
Ambiance glaciale ce vendredi 28 janvier au soir lors du conseil municipal extraordinaire de Bologne. Il avait été convoqué à la demande de 17 conseillers sur 19 afin d’aborder deux points : les délégations au maire et la situation de la directrice générale des services. Toute la soirée, seul contre tous, Francis Hasselberger a subi les assauts des autres élus sans jamais répondre aux attaques. Il est un maire acculé à la démission. Il est un homme à terre en grande difficulté.
La charge est venue, dans un premier temps, de Maxence Lemoine qui explique cette situation par « une perte totale de confiance » malgré les appels répétés des conseillers pour apporter leur aide. « Tu ne nous as jamais écoutés », dit-il au maire.
Et comme un général dont on retire un à un les galons, Francis Hasselberger a perdu toutes ses délégations après un vote à bulletin secret. Il en avait 18. Avec quinze votes pour ce retrait, trois blancs et un contre, il lui est reproché de ne pas rendre compte de ses décisions au conseil municipal à l’exception des droits de préemption en matière d’urbanisme.
Ressources humaines
En ce qui concerne la gestion des ressources humaines, Denis Dormoy, élu au conseil, constate que « si la gestion du personnel communal est une responsabilité propre au maire, il doit partager avec le conseil les orientations en matière de politique salariale, de gestion des emplois, d’organisation du travail et de politique sociale ». Or, une majorité d’élus constate que le maire ne consulte pas, comme il se doit, le conseil.
Ces conseillers parlent aussi de dysfonctionnements, de manquements et même d’infraction dans le domaine des ressources humaines. Les élus s’adressent au maire : « Malgré les alertes émises, tu n’as pas voulu entendre tes conseillers ». Manquements qui ont des incidences sur des projets comme l’Auberge du Commerce, la médiathèque, les recrutements, l’organisation des élections, le bien-être au travail, la mise en place d’un nouveau commerce…
« Une charge lourde »
Denis Dormoy appuie son argumentation : « L’exercice du pouvoir est une charge lourde. Un maire est censé rassembler et coordonner ses actions en incluant toutes les forces vives élues au sein de son conseil. Une majorité constate que vous n’utilisez pas, voire que vous rejetez ces forces de compétence ». En retirant à Francis Hasselberger toutes ses délégations, les élus le privent de son pouvoir de décision dans la plupart des domaines. Ces compétences sont reprises par le conseil. Maxence Lemoine parle d’un immense gâchis. Pour lui, il aurait fallu agir dans l’intérêt de la commune et demande au premier magistrat s’il se sent toujours légitime à assurer sa mission de maire. Francis Hasselberger n’a eu pour seule réaction que le fait de dire qu’il donnera sa réponse prochainement. Mais, mis en grandes difficultés et sachant que le vote du budget est la prochaine étape de la municipalité, il y a peu de doutes sur l’issue même si les maires, comme certains conseillers l’ont souligné, sont souvent indéboulonnables.
Frédéric Thévenin
Affaires courantes et finances
Les conseillers, dans la gestion des affaires courantes, auraient aimé connaître les suppressions de postes, l’attribution de cartes cadeaux et aimeraient pouvoir contrôler ou être informés de l’exécution des délibérations, de l’affichage en mairie des compte-rendu, de la réunion des commissions ou des sujets débattus à l’extérieur qui lient la commune comme ceux abordés à l’Agglo de Chaumont. Ces mêmes élus doutent également de la sincérité des comptes et, notamment, du budget 2021 sachant qu’ils n’ont pas eu connaissance du document de valorisation financière fourni par la direction des finances publiques.