Abandon d’Animal’Explora : Bruno Sido comprend la décision
Dès son arrivée à la tête du Département en 1998, Bruno Sido a défendu un projet de parc animalier, le Cecyn devenu Animal’Explora. Durant 20 ans, l’ancien président du conseil départemental a poussé le projet. S’est-il trop entêté ? Nous lui avons posé la question.
Si Animal’Explora a un père : c’est bien Bruno Sido. Prévenu la veille de l’annonce par Nicolas Lacroix le 17 décembre de l’abandon définitif du projet, l’ancien président du Conseil général puis départemental dit comprendre « cette décision ». « Elle n’est pas critiquable même si forcément je suis déçu. Et nous sommes tous déçus, Bernard Gendrot, Marie-Claude Lavocat et Nicolas Lacroix le premier », commente le sénateur Sido.
Depuis qu’il est devenu président du Département en 1998 et jusqu’à ce qu’il laisse les rênes de la collectivité, Bruno Sido a initié puis toujours poussé et soutenu bec et ongle le projet. Le centre européen de la faune, de la flore et de la cynégétique (Cecyn) -qui n’avait pas au tout début (fin des années 90) de lieu d’implantation bien défini est devenu en 2001 Animal’Explora.
« Ce projet a joué de mal chance »
A cette date s’ouvrait l’ère des recrutements de cabinets spécialisés, des lourdes démarches administratives, des tentatives de trouver des partenaires privés, des changements d’intervenants et des évolutions successives de la nature même du projet. « Ce projet a joué de malchance », estime Bruno Sido rappelant la crise de 2008 qui a vu le groupe Vinci-Lagrange quitter la barque puis ensuite les « difficultés » à garder les promoteurs privés (comme Océanis) dans la boucle. Et puis, il y a eu ces travaux engagés sans bases solides. « Nous avions le permis de construire. Nous avons fait les travaux pour ne pas le perdre », confie Bruno Sido.
« A aucun moment, je n’ai imaginé que le projet ne se ferait pas »
Aurait-il dû être celui qui arrête les frais plus tôt ? Autrement dit : Bruno Sido s’est-il trop entêté ? « A aucun moment, je n’ai imaginé que le projet ne se ferait pas (…) Toutes les équipes au Conseil général, les élus étaient très impliqués dans le projet. Je n’ai pas voulu arrêter. Je n’ai pas pensé devoir arrêter même si aujourd’hui bien sûr je peux le regretter eu égard à l’argent public dépensé », souligne Bruno Sido. « Les attentes du public en matière de tourisme n’ont cessé d’évoluer », commente l’ancien président du Conseil départemental pour expliquer aussi l’échec du projet… Animal’Explora semble en effet toujours avoir eu un train de retard. Aujourd’hui, la commune de Châteauvillain espère la remise en état rapide du parc et réfléchit à son avenir.
Rappelons qu’au total, ce sont 11 millions d’euros qui ont été dépensés dans ce projet.
C. C.