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Des “moutons-deuses” pour de l’éco-pâturage

Deux petites agnelles Solognotes vont bientôt retrouver les brebis au Clos Adonis pour pâturer sous la surveillance bienveillante des locataires de la résidence.

Chaumont habitat s’engage dans une démarche naturelle et teste l’éco-pâturage. Les brebis d’Entr’in 52 ont élu domicile dans le quartier du Val-Barizien. Le bêlement a remplacé le bruit des tondeuses, pour le plus grand plaisir des habitants.
Quelle ne fut pas la surprise des habitants de la résidence du Clos Adonis, quand ils ont vu débarquer six brebis en bas de leur balcon.
Chaumont habitat a décidé de s’engager dans une démarche naturelle en lançant un test d’éco-pâturage. « Les bénéfices sont nombreux : améliorer le cadre de vie des résidants, valoriser les nombreux espaces verts et l’habitat atypique, remettre de la biodiversité et créer du lien entre les habitants », indique-t-on à Chaumont habitat.
Les premiers espaces verts retenus se situent rue du Clos-Adonis. « Le terrain est en pente, rocailleux et difficile d’accès pour nos collaborateurs, l’entretien mécanique y est compliqué et onéreux, c’est donc un bon endroit pour tester l’efficacité de la méthode. » Cet entretien en douceur, sans machine, sans bruit et sans traitement plaît beaucoup aux habitants du Val-Barizien.

Roxane, Oméga et Alpha

« On leur a donné des noms. Il y a Roxane, Oméga et Alpha. Les petits aussi, c’était Rita et Pépita avant qu’on se rende compte que c’était plus Rito et Pepito », plaisante Steph. « J’aime bien les regarder. Pendant le confinement, tous les matins, on se levait et on allait voir si tout allait bien. Je leur mets de l’eau dans la brouette. C’est plus agréable que les tondeuses, surtout quand on fait les trois 8 ! », poursuit le locataire. « Oh oui, nous, on les aime bien », ajoutent ses petites voisines.
Roxane, Oméga et Alpha, nouvelles habitantes, ont pris place grâce à Entr’in 52.
« Nous sommes une entreprise d’insertion et en 2017, nous avons développé nos activités avec l’éco-pâturage. Nous louons une prestation, avec la mise à disposition des brebis Solognotes, de mars à octobre. Nous surveillons leur bien-être, on met de l’eau, on les soigne si besoin, on installe les clôtures, etc. Et nous les rentrons l’hiver à la bergerie car une partie est en reproduction. »
Depuis trois mois, Emilie, est la nouvelle responsable de l’activité éco-pâturage, à mi-temps, avec Louise, son binôme. Sans oublier ses fidèles compagnons Kit et Hélium. « J’ai deux chiens de berger, des Border Collie. Cela fait huit que je suis dans le milieu sans avoir de brebis à moi. Quand j’ai vu l’offre, j’ai sauté sur l’occasion d’allier ma passion à mon métier. Car je suis technico-commerciale et il y a aussi du démarchage clients à faire. »

Nouvelle dynamique

Sur l’activité éco-pâturage, Emilie travaille avec Louise, également dentiste équin. Elle loge à côté de la bergerie, située à Eriseul. Elles forment aussi une personne en insertion.

Les brebis d’Entr’in 52 ont déjà une petite notoriété. Un troupeau pâture au pied des Remparts, à Langres. « Nous avons une vingtaine de clients, et nous faisons dorénavant les particuliers, c’est tout nouveau. À Chaumont, il n’y a pour l’instant qu’au Clos-Adonis mais nous avons la volonté d’étendre l’activité à toute l’Agglo. Nous avons d’ailleurs contacté la Ville de Chaumont. »
« Ces “moutons-deuses” entretiennent, avec succès, ces parcelles de verdure. Cette opération durera tout l’été sur différentes pelouses du Clos-Adonis. Nous sommes complètement satisfaits. En conséquence, nous pensons élargir cette solution écologique », déclare Chaumont Habitat. A l’installation des brebis, qui suscitent de nombreux échanges et créent une jolie dynamique intergénérationnelle, Chaumont Habitat voulait créer une véritable animation pour fédérer et créer du lien entre les résidents.
« La présence d’animaux est facteur d’apaisement et de bien-être. On pensait créer des animations avec les enfants des écoles du quartier et différentes structures, organiser une mini-kermesse, faire des ateliers, des concours de dessins et des illustrations d’histoires, fabriquer des masques ou de lanternes, préparer une transhumance… » Le confinement a juste reporté ces initiatives. « Nous allons voir ce qu’il est possible de mettre en place cet été. Toutes les propositions sont les bienvenues. On souhaite redonner vie au quartier. »

Une activité à développer

Entr’in 52 a un cheptel d’environ 150/180 brebis. La race Solognote, a été choisie pour sa rusticité et sa résistance. Toutes sont “en service”, pour une collectivité ou chez des particuliers. Entr’in 52 a également quinze chèvres de Lorraine.
« En fonction du terrain et de la pousse de l’herbe, on jongle entre les différents sites et si les brebis n’ont pas tout mangé, on complète leur travail avec une débroussailleuse. » Méthode alternative en milieu urbain, elle contribue au développement de la biodiversité et favorise la fertilisation naturelle. Elle offre un entretien en douceur, sans machine, sans bruit et sans traitement. L’herbe devient une ressource et non plus du déchet vert.
De plus, les animaux créent des liens avec les habitants. Ils surveillent et s’occupent des animaux et aiment discuter avec Emilie lorsqu’elle vient travailler avec ses deux chiens. Kit et Hélium attirent tout autant la sympathie des locataires.
Entrin’52 voudrait développer cette activité et acheter d’autres races. « On aimerait faire un bel agnelage, produire de beaux béliers et fournir pour sauvegarder les races. » À noter que l’entreprise fait partie du programme d’amélioration génétique et de sauvegarde des races Geode, « A moyen terme, on souhaite également mettre en place des animations avec les écoles et les centres de loisirs, à la bergerie. »

Habitants au petit soin

Au Clos-Adonis, les brebis ont quatre zones à pâturer. Toutes les deux à trois semaines, elles changent d’espace vert. « Nous avons eu de très bons échanges avec les habitants. Ils nous posent des questions et prennent soin des animaux. Ils leur mettent même de l’eau. La dernière fois, nous sommes arrivés avec nos bidons et tout était déjà rempli. C’est vraiment gentil », se réjouit Emilie, ravie de discuter avec les résidents.
Ces derniers se sont inquiétés il y a quelques jours car les “bébés” avaient disparu. Certains ont eu peur d’un vol. « Nous avons retiré les petits car, à 3 mois et demi, il est temps de les sevrer. Ils commençaient à abîmer leur maman. Une fois, ces dernières taries, nous remettrons deux agnelles », explique Emilie à trois petites voisines. « La dernière fois, un des bébés était coincé. On l’a aidé », répondent-elles, fièrement.

Julie Arnoux
j.arnoux@jhm.fr
Renseignements au 06.87.26.64.33.

 

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