« On ne peut pas fermer les lieux et rentrer »
Au refuge Andrée-Guérin, les salariés continuent de se démener pour s’occuper des animaux, malgré la fermeture de l’endroit au public et aux bénévoles. Pour l’instant, la présidente, Sandrine Chauvelot, n’a pas remarqué de hausse des abandons.
Depuis le confinement, Sandrine Chauvelot passe ses journées au refuge Andrée-Guérin Nos amies les bêtes (anciennement refuge SPA). La présidente de l’association n’y allait que l’après-midi, auparavant, car elle travaillait le matin. Mais, à cause des mesures de confinement et du coronavirus, elle ne peut plus se rendre au travail. Elle se consacre donc à son activité associative. Depuis le 15 mars, le refuge est fermé au public. Il ne reçoit plus non plus de bénévoles, alors qu’une vingtaine venait régulièrement. Malgré tout, quatre salariés et la présidente restent mobilisés. « Ce sont des vies. On ne peut pas fermer les lieux et rentrer à la maison ! », appuie-t-elle.
Les chiens sortis deux fois par jour
« Tous les matins, j’aide aux chiens. On les sort, un par un dans notre parc pendant 20 minutes. » Puis place à d’autres tâches, comme le nettoyage des niches. « L’après-midi, rebelote. On sort les chiens dans le parc, on joue, on fait le brossage, la toilette, on leur donne à boire… On en a jusqu’à 17 h voire 18 h. » Il faut aussi s’occuper des chats : nettoyer leurs litières, leur donner de la nourriture, notamment de la pâté deux fois par semaine, chacun. « Les gamelles sont nettoyées tous les jours », précise Sandrine Chauvelot. Le refuge accueille en ce moment 43 chiens et 25 chats, mais aussi deux lapins et une rate blanche. Il y a 51 box pour les chiens, en tout, mais Sandrine Chauvelot espère ne pas devoir gérer un afflux trop important.
« Les animaux ne sont pas transmetteurs »
Les salariés, entre eux, prennent des précautions. « On évite de se croiser, on désinfecte, on porte des gants si besoin, on se lave les mains, on ne se serre pas la main et on ne travaille pas à proximité les uns des autres… On essaye de faire au mieux. » Niveau stocks, pour l’instant, pas de panique. « On a la chance d’avoir reçu beaucoup de nourriture de la part d’associations ou encore des invendus de magasins », explique Sandrine Chauvelot. « On a beaucoup d’avance. De plus, on a le soutien de la Ville, qui nous a dit qu’elle pourrait nous fournir des employés communaux si on avait besoin. »
Pour l’instant, les adoptions sont bloquées. Les chiens prévus à l’adoption, mais qui ne sont pas encore allés chez le vétérinaire, sont en stand-by. Car en ce moment, il n’est pas possible de se rendre chez le vétérinaire à part pour des urgences. On aurait pu craindre des abandons en chaîne avant et pendant le confinement. Ce n’est pas le cas. « Il n’y a pas eu d’abandon pour le moment. Mais dans les semaines à venir, c’est possible », se méfie la présidente. « Les animaux ne sont pas transmetteurs de la maladie. Au contraire, ils sont sources d’amour et de bien-être », rappelle-t-elle.
Clotilde Percheminier
c.percheminier@jhm.fr
La fourrière animale mobilisée
Délégation de service public (DSP), la fourrière animale gérée par la société O’Look Toutou est fermée au public, mais continue ses missions. En particulier, Frédéric Mayeur, le gérant, rappelle son rôle de fourrière sociale. « Si des gens sont hospitalisés, nous pouvons prendre en charge leurs chiens ou chats », explique-t-il. Pour y avoir recours, l’interlocuteur privilégié est la municipalité. La fourrière est aussi conventionnée avec 60 communes. « Mais on répondra même pour les communes qui n’ont pas de contrat avec nous », assure le gérant. « On continue de travailler, 24 h sur 24. »
O’Look Toutou fait aussi un geste solidaire. « Pour les soignants qui veulent mettre leurs chiens ou chats en pension, on prend en charge gratuitement », assure Frédéric Mayeur. Dans ces cas-là, la fourrière animale est joignable au 09.67.29.01.43. La structure a également donné une vingtaine de masques à une infirmière libérale et a déposé des sur-bottes à Jussieu Secours.
Frédéric Mayeur, malgré les circonstances, est donc sur le pont, à l’image de Sandrine Chauvelot. Heureusement, il n’a pas remarqué d’abandon lié au confinement non plus. La fourrière s’occupe en effet des animaux en divagation sur la voie publique.