“Une semaine, un oiseau”, le Harle piette
Structures dédiées à la découverte des richesses de notre patrimoine naturel, Birder et la LPO Champagne-Ardenne vous proposent de retrouver dans cette rubrique hebdomadaire un oiseau qui fréquente les plans d’eau, les plaines ou les villages de notre département. Cette semaine, nous découvrons le Harle piette.
Avec son plumage d’un blanc éclatant, son loup noir sur l’œil, sa petite huppe et ses motifs noirs sur la nuque et le dos, le mâle de Harle piette en plumage nuptial est un canard particulièrement élégant qu’on ne peut confondre avec aucun autre. La femelle, grise, tête marron et joues blanches est également facilement reconnaissable.
Ce petit canard plongeur, 40 cm de long pour 500 à 900 gr, est originaire de la taïga, la forêt boréale, de la Suède à la Sibérie orientale où il niche aux abords de plans d’eau dans des forêts de feuillus, dans des anciens trous de pics noirs situés jusqu’à 10 m de hauteur ou dans des nichoirs. La femelle couve seule ses cinq à neuf œufs et les jeunes sautent du nid peu après l’éclosion et restent ensuite accompagnés par la femelle.
Ce canard se nourrit essentiellement de petits poissons, de larves d’insectes aquatiques et de crustacés, de vers et de mollusques ainsi que de végétaux aquatiques.
Le lac du Der, qui en accueille quelques dizaines d’individus de novembre à mars, est le principal site d’hivernage français de cet oiseau. On le trouve généralement en petits groupes, souvent en compagnie d’autres canards plongeurs. Les femelles et les jeunes sont plus nombreux que les mâles qui descendent surtout sous nos latitudes lors de vagues de froid touchant leurs lieux d’hivernage plus au nord.
Avec une population totale d’environ 35 000 individus en Europe du Nord-Ouest, c’est une espèce plutôt rare, dont le principal ennemi naturel est le vison d’Amérique introduit en Europe en 1930.
Comme les harles huppés et bièvre et le tadorne de Belon, c’est un oiseau totalement protégé en France, qu’on peut essayer de voir dans les semaines qui viennent, en même temps que les premiers migrateurs annonciateurs du printemps.
Gérard Rolin
La semaine prochaine, découvrez l’un des premiers migrateurs qui regagne notre région : le Tarier pâtre.