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Une histoire de flair

Un chien à nez long peut posséder dans son nez jusqu’à 300 millions de récepteurs olfactifs.

Dimanche dernier (le 17 novembre, NDLR), deux maîtresses et leur chien ont participé à une session de mantrailing dans les rues du centre-ville. Cette discipline consiste à faire appel à la qualité première du chien, son flair, pour rechercher des personnes disparues. Cette activité canine s’effectue sur le plan de l’éducation du chien et du loisir.

Ce n’est pas le maître qui impose, il dispose. Dans le mantrailing, le moteur, c’est le chien, contrairement en agility par exemple, où l’animal est toujours dans l’attente de la décision de son maître. Cette discipline est connue dans le cadre des services de l’Etat, elle consiste à faire appel aux facultés olfactives du chien pour rechercher une personne disparue. Or, il est tout aussi possible et intéressant d’utiliser les vertus de cette activité sur le plan amateur.
Dimanche dernier, Corinne Mouillet, éducatrice comportementaliste canin, a organisé un stage via sa société Cyn’Osmose, auquel deux person­nes et leur animal respec­tif ont participé. Durant toute la journée, des pistes olfactives ont été tracées en ville. « On pourrait croire que le mantrailing s’apprend en grande partie dans les bois. Mais l’espace urbain offre deux points intéressants : pour l’entraînement, c’est excellent car de nombreuses odeurs se mélangent à la piste, et d’un point de vue plus professionnel, de nombreuses personnes disparaissent en ville, plus que dans les bois », explique Corinne Mouillet.

Une première

Dimanche a donc été une premiè­re pour Carole, et son chien Jumpy. Elle précise : « C’est un malinois croisé beauceron que j’ai récupéré à la SPA. Il a deux ans et demi et la relation avec lui n’est pas encore beaucoup développée. » Très loin d’être méchant, Jumpy est dissipé et bouge énormément. « Le mantrailing est un bon moyen de le canaliser tout en lui donnant confiance », explique l’éducatrice. « Même débutant, il a compris le principe de la discipline et il semble aimer ça. »
Pour commencer, il est important d’apprendre au chien le “check”. Il s’agit de lui faire faire un tour sur lui-même. Par cette action, Jumpy effectue une discrimination des odeurs en prenant en compte toutes celles autour de lui. Une fois fait, le harnais est attaché et l’échantillon à renifler, portant l’odeur de la personne à retrouver, lui est présenté sous la truffe. En l’occurrence, il s’agit du fils de Corinne Mouillet. Celui-ci est parti quelques minutes avant le début de l’exercice en déambulant dans les rues du centre-ville.
Jumpy, la queue frétillante, se lance en direction de la piste qu’il remonte assez rapidement. « Le plus difficile au début, c’est pour le maître, car il doit analyser l’attitude de son animal de compagnie », explique Corinne Mouillet. « Pour Jumpy, on voit très bien quand il lève la piste. Sa tête est à mi-hauteur et il positionne son corps pour tracter. » Le problè­me de ce chien pour l’instant : il est facilement pertur­bé, par d’autres chiens ou par les odeurs parasites. A Carole d’être ferme, en haussant le ton de la voix, en tirant sur la laisse, puis en l’encourageant lorsqu’il reprend son travail. Jumpy arrive à remonter au bout de la piste. La person­ne se situait dans la gare. Le chien mérite la récompense qu’il attend.

Épanouissement canin

La deuxième personne, Diane, est un peu plus expérimentée. Cela fait quinze mois qu’elle prend plaisir au mantrailing avec son chien, un schnauzer. Lors du stage, celui-ci a pu remonter une piste qui avait été tracée deux jours plus tôt. « Quand je l’ai eu, j’ai également eu des difficultés à établir cette relation chien/maître », explique-t-elle. « J’avais remarqué qu’il avait un fort potentiel olfactif. Il fallait lui trouver une activité qui lui plaise. » En commençant les cours de mantrailing, Diane a rapidement compris que cette disci­pli­ne était faite pour son chien. « Peu à peu, j’ai réussi à créer ce lien étroit, je dialoguais mieux avec lui. Il est devenu plus demandeur, plus collaborateur et moins indépendant. Mon chien s’est épanoui. Même mon entourage proche s’est rendu­ compte de son changement d’attitude. »

Joffrey Tridon
j.tridon@jhm.fr

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