Jean-Claude Volot : itinéraire d’un surdoué
Comment le gamin qui fut apprenti aux Forges de Bologne investit aujourd’hui à Singapour quand il n’est pas consulté sur l’art contemporain par France culture… (JHM du 8 mars 2016)
Jean-Claude Volot vit aujourd’hui à Auberive ; il y a fait, d’une abbaye en perdition, un Centre d’art remarquable apprécié des spécialistes. Sur ce territoire qui se défie de la réussite comme de la peste, qui préfère les laborieux aux surdoués, Il détonne, il dérange. Son franc parler agace les politiques et les économiques. Il n’en a cure. Lui, il avance. C’est un principe de vie qu’il a mis en pratique dès 1973 ; cette année-là, le jeune Haut-Marnais rejoint la TPE Dedienne, à Clamart. Il a faim de réussite, d’action : il en devient directeur puis président. Dès lors, l’entreprise se mue en un groupe aimanté par les défis technologiques : polymères hautes performances en Normandie, implants chirurgicaux à Montpellier et outillages pour l’aviation. Tenez-vous bien : ces trois branches cumulées approchent les 300 millions d’euros de chiffre d’affaires ! Dans le même temps, ce boulimique de tout a usé ses crampons sur les terrains de rugby, poussé en mêlée et bâti une collection d’art saluée mondialement. Une collection commencée bien avant d’être riche, fondée sur son bon goût, son audace, ses coups de coeur. Il côtoie aussi les meilleurs musiciens classiques. Revenons aux affaires. En 2004 et 2010, il cède les branches Polymères et Prothèses à ses salariés. Aujurd’hui, depuis Auberive, il est président – propriétaire du groupe Dedienne. Jean-Claude Volot se tient constamment informé ; il reste en relation permanente avec son top-management, dont son propre fils qui a tout créé en Amérique du Nord et Amérique du Sud. Il voyage, aussi. Trois à quatre mois par an, il s’éloigne de la Haute-Marne. Pour mieux y revenir.
Dedienne : les pieds sur terre
Dedienne étudie et fabrique tous les matériels nécessaires à la maintenance des avions et de leurs moteurs. Il existe environ 2000 outillages différents par type d’avion et de moteurs. Ces outillages sont mécaniques, informatiques, électriques, électroniques, hydrauliques ou pneumatiques. Ils ne volent pas… mais équipent tous les grands ateliers de maintenance au monde. Dans le monde de l’aeronautique, Dedienne intervient dans le tooling, au sein de la branche Maintenance Repair Overhaull (MRO). Dans cette branche, Dedienne aerospace a des implantations industrielles à Toulouse, Albi, mais aussi Dubaï, Miami, Zhuhai, Singapour. Dedienne a aussi des antennes commerciales à Rio, Moscou et New Dehli. Le petit apprenti haut-marnais a fait son chemin… Les clients sont de deux types : les grandes compagnies aériennes du monde et les ateliers de maintenance indépendants, qui vendent un service aux premières. Parmi un millier de clients, on repère tout de même American Airlines, China Airways, Emirates, Air-France, sans oublier Airbus et Boeing.