Pas glorieux – L’édito de Christophe Bonnefoy
C’était LE sujet de la semaine à l’Assemblée nationale. C’est devenu en quelques heures LE fiasco de ce début d’année. LE couac. Triste. Lamentable. A pleurer. Spectacle affligeant de députés qui ne savent pas se tenir et préfèrent applaudir à tout rompre le blocage d’un débat pourtant primordial. Comme des gamins dans une cour d’école.
Qu’on accepte ou pas le pass sanitaire. Qu’on soit vent debout contre le futur pass vaccinal ou qu’on y voie la solution pour aider à sortir doucement d’une pandémie galopante, l’hémicycle est justement un lieu de débat. Pas un cirque. Aux arguments doivent répondre les arguments. Aux propos, même virulents, doivent en être opposés d’autres, tout aussi fermes, pourquoi pas. Mais constructifs.
On a assisté lundi soir à ce que la politique nous offre de plus ridicule, parfois : un combat de petits coqs qui en arrivent à mettre totalement de côté l’intérêt général.
Mais qu’on ne s’y trompe pas. Tout le monde, dans cette histoire, est finalement à ranger dans le même panier. L’opposition a très vite oublié que le virus a déjà fait en France plus de 120 000 morts. Bonjour l’indécence. Même indécence, d’une certaine manière, de la part des députés LREM. S’ils s’offusquent depuis hier de l’attitude de l’opposition, on peut légitimement se demander où ils étaient. Plus organisés et impliqués, ils auraient aisément pu imposer la poursuite des discussions. Ils étaient aux abonnés absents. On aurait pu espérer un peu de rigueur sur ce coup-là. Un peu moins de légèreté et d’amateurisme. Ou qu’on nous dise, carrément, que finalement, rien ne presse… Que la politique politicienne est bien plus importante que celle, plus noble, qui se met au service des concitoyens…