Business Affaires : de la variété et des projets
La 33e édition de Business Affaires mettait à l’honneur, la semaine dernière, salle Niederberger à Chaumont, Areva Temis, les Ressorts haut-marnais, la Société haut-marnaise de valorisation des déchets et les Forges de Courcelles.
Le mystérieux projet d’Areva Temis
Représentée à Business Affaires par Michel Loiseau, Areva Temis n’est pas à proprement parler une société haut-marnaise. Mais ses liens évidents avec Areva, donc avec Cigéo, créent des affinités. Rien d’étonnant donc à ce que l’entreprise d’environ 450 salariés réalise 95 % de son chiffre dans le nucléaire, et l’essentiel avec le groupe Areva.
Areva Temis conçoit, réalise, intègre des systèmes mécaniques, robotiques, des équipements en métaux spéciaux ou des conteneurs en béton dont on devine aisément que leurs vertus d’étanchéité sont primordiales.
Mais il se trouve qu’Areva Temis s’intéresse de près à la fabrication additive, technologie promise à un bel avenir, on en sait quelque chose du côté de 3A (Nogent). Maîtriser cette technologie permettrait à l’entreprise de fabriquer très rapidement La pièce dont elle a besoin, en un exemplaire, au moment où elle en a besoin. Seraient ainsi drastiquement réduits les coûts de stockage d’un immense parc de pièces de rechange. Areva Temis envisage donc de se lancer dans cet important projet. Cela pourrait être en Haute-Marne et cela pourrait être avec une entreprise haut-marnaise. L’entretien étant mené par l’excellent Jean-Bernard Hergott, les rares informations distillées l’ont été de manière elliptique ; cet homme-là sait tout et notamment garder un secret. On a hâte d’en apprendre davantage…
Une entreprise pleine de ressorts
Les Ressorts haut-marnais est une entreprise créée à Doulaincourt en 1982. Elle emploie 14 personnes et développe un chiffre d’affaires de 1,2 million d’euros. Comme son nom l’indique, on y produit «des ressorts et autres pièces de forme en fil et en plat» explique Odile Bugnot, la directrice générale. «Tout est basé sur le savoir-faire des opérateurs» poursuit-elle ; comme souvent en pareilles circonstances, l’entreprise s’est spécialisée sur les “moutons à cinq pattes”, les pièces rares, compliquées, commandées en petites séries par des clients souvent nombreux et fidèles. Ce n’empêche pas la société de s’agrandir : elle a gagné 600 m2 cette année. L’entreprise réalise déjà 12 % de son chiffre dans l’aéronautique et envisage de développer son activité pour ce secteur, décidément porteur pour l’économie de notre territoire.
L’usine qui aime nos poubelles
Michel Rouyer est directeur d’usine chez Véolia. Il gère le centre de valorisation des déchets ménagers installé sur la zone industrielle de Chaumont, plus connu sous l’appellation “usine d’incinération”. 27 salariés travaillent 24/24, 7/7 sur ce site de valorisation énergétique départemental. L’adjectif “énergétique” prend tout son sens. L’usine produit de la chaleur (pour le réseau de la Ville de Chaumont) et de l’électricité (15 000 Mégawatts/heure par an). Fin 2016, au terme des travaux, il sera en mesure de générer 47 000 Mégawatts/heure par an. Dès lors, les déchets des ménages haut-marnais n’y suffiront plus et il faudra capter de l’extérieur d’autres déchets-combustibles. Au moins deux casquettes autorisaient Christine Guillemy à intervenir sur le sujet depuis la salle.
Le roi du vilebrequin
Cela parait incroyable : les Forges de Courcelles n’avaient pas encore eu les honneurs de Business Affaires. L’entreprise du groupe Sifcor est pourtant un des fleurons de l’industrie haut-marnaise. Au pied de Nogent, l’usine travaille à 99 % pour l’automobile ; 70 % de son chiffre d’affaires relève des seuls vilebrequins. A la fin de l’année, elle en aura produit 3,2 millions ; elle a la capacité d’atteindre 4,5 millions/an. Cela laisse donc un peu de marge, constat appréciable en cette période de reprise de l’industrie automobile…
Pour produire ces vilebrequins et autres pièces, Forges de Courcelles consomme 75 000 tonnes d’acier par an et en livre 55 000 tonnes. Les clients sont soit les constructeurs soit des équipementiers. Grâce notamment à BMW, 55 % du chiffre d’affaires est réalisé à l’export. Le constructeur allemand est d’ailleurs le premier client de l’usine de Nogent.
Grâce notamment à l’innovation permanente, Forges de Courcelles est désormais le leader du vilebrequin en Europe. Jean-Louis Deguy veut même développer cette part de marché. 450 personnes… et 110 robots travaillent dans les bâtiments implantés depuis le 19e siècle le long de la vallée de la Traire.