Secousses sociales – L’édito de Patrice Chabanet
Les tumultes qui secouent la scène internationale ne parviennent plus à couvrir les craquements de notre économie. Casino et Duralex, pour citer des noms emblématiques, luttent pour leur survie à coups de mesures qu’on connaît bien : des charrettes de chômeurs. Cela suffira-t-il à sauver les deux entreprises ? Rien n’est moins sûr. Ce sont des causes structurelles (erreurs de management dans le premier cas, renchérissement sévère de l’énergie dans le second cas) qui expliquent ces revers. La concurrence féroce qui sévit sur les marchés fait le reste. Elle donne peu de chances aux entreprises qui ont un genou à terre.
Autre élément déterminant dans la météo économique : le climat social. Il est variable, tendance avis de tempête. Le dernier exemple en date : la grève des contrôleurs aériens. Le préavis a été levé ce mercredi après-midi. Trop tard pour annuler de nombreuses… annulations. Le mal est fait aux dépens des voyageurs. A la SNCF, les choses se sont mieux passées. Des négociations entre direction et syndicats, bien en amont des menaces de grève qui pesaient sur les ponts du mois de mai, ont permis la levée du préavis.
Il n’en demeure pas moins vrai qu’entre chômage et grèves, la France navigue toujours dans les flots du conflit et de l’affrontement. Chaque événement – les congés ou les Jeux olympiques – fait naître un doute : pourrai-je trouver un train ou un avion ? Quant à l’idée selon laquelle la grève fera prendre conscience au grand public de la légitimité des revendications, cela tient plus d’une construction mentale que d’un ressenti. Chacun peut le constater autour de soi. Il faut se faire une raison : le compromis n’est pas dans la culture française.