Chauffourt commémore les 80 ans de la mort des aviateurs canadiens
COMMEMORATION. Samedi 27 avril, un hommage sera rendu aux trois Canadiens tués dans le crash d’un bombardier Lancaster, abattu à Chauffourt en 1944, il y a 80 ans cette année.
Samedi 27 avril, un hommage sera rendu à l’équipage du bombardier de la RAF tombé à Chauffourt en 1944, et plus particulièrement aux trois Canadiens qui ont péri ce jour là. Outre les associations patriotiques locales, des membres des familles des victimes y participeront, et tous ceux qui voudront se joindre à eux. La manifestation débutera à 10 h 30, à la stèle érigée sur le lieu où est tombé l’avion, et se poursuivra au monument aux morts puis au cimetière où sont inhumés les aviateurs. Un vin d’honneur clôturera cette cérémonie à la salle des fêtes.
A bord, sept Canadiens
Le 26 avril 1944, plusieurs centaines de bombardiers quittaient l’Angleterre pour aller bombarder des installations sur le secteur de la ville de Schweinfurt, dans la région de Francfort. Ils devaient éviter Paris et le Nord de la France, en contournant la capitale par le Sud-Est. De nombreux avions étaient touchés par les Allemands, 33 ne rejoignaient pas l’Angleterre, dont trois qui s’écrasaient en Haute-Marne.
Le 27 avril, l’un d’eux, un bombardier Lancaster, avec à bord sept aviateurs canadiens, avait reçu de nombreux tirs de l’ennemi. Sérieusement touché, il volait à basse altitude dans le secteur et le pilote envisageait un atterrissage d’urgence sur le plateau de Chauffourt, mais les commandes de l’appareil ne répondaient plus. Quatre membres d’équipage réussissaient à sauter en parachute, ils étaient saufs. Les trois autres soldats y laissaient leur vi. Philip Keenan, 23 ans, est mort en tentant de sauter en parachute, à trop basse altitude. Le pilote et le copilote, Henri Peebles et Donald Moffat, tous deux âgés de 20 ans, ont péri carbonisés dans les débris de l’avion, qui s’était écrasé à la limite du territoire de Sarrey et Chauffourt.
Les habitants de Chauffourt et Sarrey ont organisé malgré l’armée d’occupation, les funérailles de ces trois soldats. Ils reposent toujours au cimetière de Chauffourt et les tombes sont régulièrement entretenues et fleuries. Les quatre rescapés, Alcide Simpson, mitrailleur, George Collins, navigateur, Gordon Fraser, pilote et Aleck Mac Kensie, radio, ont été recueillis par la population, cachés, et ont pu passer en Suisse grâce à diverses complicités.
Pendant de nombreuses années, le lieu du drame n’était pas accessible, et c’est lors du remembrement qu’un chemin a été créé à proximité. Paul Zahnd, président à l’époque du Souvenir français, UNC/AFN, écoutant le vœu d’un habitant de Chauffourt qui voulait matérialiser ce lieu, et en collaboration avec Laurent Thomassin et les associations patriotiques, fut l’initiateur de ce projet. Dons et subventions permirent l’inauguration de la stèle le 20 avril 1986, en présence de deux des rescapés. Et chaque année, un hommage y est rendu aux victimes.
De notre correspondant
Jean Pierre Lafosse