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Abandon du méthaniseur : les porteurs du projet s’expliquent

Annoncé vendredi 19 avril, l’abandon du projet de méthaniseur de Chamarandes-Choignes a soulevé bien des réactions, pour la plupart satisfaites, mais pas toutes. Les agriculteurs à l’origine du projet reviennent sur ce qui les a poussé à jeter l’éponge.

À l’instar de certains animaux, il arrive qu’on se cache pour lécher ses blessures. C’est un peu le cas des agriculteurs qui portaient le projet de méthaniseur, pas tous enclins à s’exprimer sur leur déconvenue collective.

L’un d’eux, néanmoins, a accepté de revenir sur les circonstances de cet échec. Sans catastrophisme, il explique que « le projet a démarré en 2020. À l’époque, les banques étaient avec nous et le financement ne posait pas problème. On a beaucoup travaillé ensemble, entre agriculteurs, pour mûrir l’investissement, mais les coût des matériaux ont tellement augmenté que la rentabilité n’était plus là. C’est comme ça ; ça arrive ; c’est la vie d’un projet… »

Un fatalisme qui se double quand même d’une amertume palpable à l’encontre « de certains politiques locaux dont la volte-face nous a déçue… Ils savaient tout ; les élus étaient au courant de toutes les étapes. Pas la peine de citer ceux qui nous ont lâchés, ils se reconnaîtront », insiste encore cet agriculteur haut-marnais.

« Il faut savoir ce qu’on veut »

Si beaucoup de réactions satisfaites se sont fait entendre à l’annonce de l’abandon du méthaniseur, à l’image de la forte mobilisation contre le projet, bien des Haut-Marnais ont pointé dans leurs commentaires ce rendez-vous manqué avec le développement économique du département. « C’est vrai qu’on peut regretter ce mauvais signal », ajoute encore l’investisseur déçu. « On avait apporté Shell dans le département. C’est quand même une structure majeure en termes d’investissements et de développement économique. Il faut savoir ce qu’on veut : on ne peut pas toujours dire non à tout et regretter ensuite que rien ne se fasse… »

Les treize agriculteurs initialement associés seraient en fait « une soixantaine qui avaient marqué leur intérêt pour le méthaniseur », affirme l’un d’eux qui se dit « toujours à la recherche de diversification agricole pour garantir un revenu stable. »

« On se s’interdit rien dans l’avenir. On réfléchit à autre chose. Dans les arguments des opposants, certaines remarques n’étaient pas infondées. On va travailler là-dessus aussi », conclut-il.

Bien que le projet soit retiré, l’enquête publique se poursuit et s’achèvera sans plus d’enjeu le 25 avril à 17h, dans le calme retrouvé de la mairie de Choignes.

Les agriculteurs engagés dans l’aventure, on l’a bien compris, n’admettront pas avoir cédé à l’adversité des opposants. Ces derniers diront, bien entendu, que ce renoncement est leur réussite. Napoléon Ier le disait d’autres batailles : « la victoire a cent pères ; la défaite est orpheline ». On ne peut en reprocher aux uns de ne pas vouloir perdre la face ni aux autres de faire la mouche du coche.

Renaud Busenhard

r.busenhard@jhm.fr

L’association anti-méthaniseur vise la préfète

Dans un communiqué adressé mardi après-midi, l’association « stop-méthaniseur XXL Chaumont-Choignes » indique avoir « pris acte avec soulagement du renoncement des agriculteurs à porter le projet de méthaniseur avec la société NECC sur la commune de Chamarandes-Choignes .»

Pour autant, les signataires s’interrogent sur « la compétence et la capacité de nos services d’État à analyser des dossiers aussi complexes qui risquent ainsi d’obtenir une suite favorable pour des projets nocifs pour notre territoire. » Une façon claire de mettre en cause l’autorité préfectorale qui avait délivré le permis de construire et déclenché la procédure d’enquête publique.

Se réjouir ne suffisait pas, visiblement.

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