Des carpes d’une trentaine de kg sauvées au lac de La Liez
Une trentaine de carpes, dont certaines approchaient les 30 kg, se sont retrouvées prisonnières au pied du barrage du lac de La Liez. La Fédération de la pêche a procédé à une opération de sauvetage lundi 22 avril.
C’est un phénomène qui se produit, fort heureusement, très rarement. Mais lorsque le niveau du lac de La Liez passe par le déversoir, certains poissons en profitent pour dévaler le coursier. Le toboggan aquatique ne les mène pas très loin puisque ces poissons se retrouvent alors prisonniers dans le bassin de dissipation. Un bassin prévu pour amortir l’écoulement de l’eau qui s’échappe du déversoir et qui ne reste en eau qu’à ce moment.
«On était déjà intervenu, il y a 7 ou 8 ans», se souvient Martial Gyl technicien de la Fédération départementale de la pêche. «Et cette année-là on avait retrouvé 99 carpes, c’est un chiffre qu’on n’oublie pas», ajoute-t-il.
Cette année, La Liez est au niveau de la vanne à clapet qui depuis des semaines laisse échapper des milliers de litres d’eau en continu. La hauteur de la lame d’eau qui dévale varie en fonction de la pluviométrie. Et apparemment elle était suffisamment haute pour que les poissons puissent y passer. «J’ai été contacté par notre garde particulier qui a été alerté par un pêcheur. Selon les premiers constats, il y avait une trentaine de carpes coincées», explique Patrice Lapoire, président de la société de pêche l’Epinoche Langroise.
Ce constat a été fait après le week-end des 13 et 14 avril, un week-end particulièrement chaud. «On avait remarqué que de nombreuses carpes étaient au niveau du déversoir devant le par embâcle. Elles étaient en train de frayer dans un herbier», indique Patrice Lapoire. «Les poissons ont-ils été pris de panique pour s’échapper par le déversoir ? Cela peut être une explication», indique Martial Gyl.
Toujours est-il que de nombreux poissons son retrouvés dans le bassin de dissipation. L’Epinoche Langroise prend soin de ne pas divulguer l’information, «on a toujours peur du braconnage», fait remarquer le président Lapoire. La Fédération départementale de la pêche donne rendez-vous ce lundi 22 avril pour lancer l’opération de sauvetage. La seule solution est une pêche électrique, les filets ne pouvaient être utilisés dans ce bassin.
Au moins 5 carpes de 30 kg
L’eau était trouble ce matin. Equipés de waders, ils sont une petite dizaine dans l’eau avec des épuisettes pour carpes et d’autres de tailles plus modestes. Martial Gyl passe l’électrode à l’aveugle. Et très vite, les premiers poissons remontent. Essentiellement des tanches de très belle composition avec leur ventre orangé. Et puis les premières carpes. Elles sont directement acheminées vers un tapis de réception pour ces poissons et transférées dans une cuve sur un véhicule. Tous les quarts d’heure, Nicolas, technicien de la Fédération, transfère les poissons pêchés vers la descente à bateau pour être libéré. «Ils sont vifs, en pleine santé», constate-t-il.
Au total, 27 carpes ont été pêchées et relâchées, «dont au moins cinq qui étaient proche de 30 kg», indique Martial Gyl. Beaucoup de tanches, mais également quelques brochets et des perches de belle taille ainsi que des chevennes et carassins.
Cette pêche de sauvegarde n’a pas été inutile. Les poissons relâchés vont se reproduire. Elle a confirmé également la présence de poissons records dans ce lac, connu par les spécialistes de la pêche de la carpe en Europe.
Ph. L.