Associations : très chère aide matérielle
Associations. Loto, représentation, assemblée générale, grosse manifestation sportive… Le monde associatif, à Chaumont comme ailleurs, ne manque pas d’activités. Les services municipaux apportent une aide massive à ces animations ; de façon pas toujours visible, ni toujours bien appréciée.
Vendredi matin 19 avril, les équipes du service « festivités » de la Ville de Chaumont ne manquaient pas d’ouvrage. Au programme ce matin-là, démonter, transporter, réinstaller. Une gymnastique qui nécessite évidemment les muscles des sept personnes du service, mais aussi une matière grise efficace en amont, en l’espèce celle de Saad Baria, responsable et chef d’équipe. « Les programmes sont faits assez longtemps à l’avance, parce que le système exige des associations qu’elles nous sollicitent au moins trois mois avant leurs manifestations ; mais ça n’empêche qu’au moment du montage et du démontage, il faut pouvoir mettre les agents nécessaires » explique Saad, en poste depuis onze ans et responsable depuis juillet dernier.
Des tables, des chaises, des praticables, de la signalétique, des tonnelles, des grilles d’exposition… L’inventaire à la Prévert de tout le matériel disponible est ahurissant, et les associations n’hésitent pas à y recourir. Une logistique pointue se met en branle alors : attribuer à chaque demandeur ce que le service peut fournir, selon les stocks, la date, le roulement, l’état général. Et Saad Baria pointe d’emblée une double réalité qui crée un effet ciseaux : « D’un côté les demandes sont de plus en plus nombreuses et exigeantes, et parallèlement il y a de moins en moins de bénévoles dans les associations pour assurer les installations-désinstallations des matériels » se résigne-t-il.
Coûts cachés
De son côté, la mairie se crispe sur la question des coûts cachés. Si les prêts de matériels sont valorisés en fin d’année et comptabilisés dans l’aide financière totale aux associations, les temps d’agents sont intégralement assumés par la municipalité. Dans d’autres villes, ces sommes aussi viennent s’ajouter au total des subventions, ce qui a l’avantage de rendre visible l’ampleur de la mobilisation financière.
Exemple concret avec le gala de boxe du 19 avril. Quatre agents municipaux pendant deux heures pour installer le ring, la moquette ignifugée et les chaises, mais il faudrait ajouter les deux heures passées à trois fonctionnaires la veille pour emmener tout l’équipement au gymnase Lemouton. À 20 euros, à la louche, l’heure de manutention en semaine, la facture pourrait atteindre rapidement des sommes rondelettes ! D’autant que trois autres agents étaient à la chapelle des Jésuite pour démonter les éléments à réinstaller plus tard dans le gymnase.
Pas question, pour le moment, de facturer directement ces prestations, mais ces coûts en amont passent complètement inaperçus des associations. Les équipes de Saad Baria, renforcées à l’occasion comme le week-end dernier particulièrement chargé, ont en outre de bien tristes surprises de plus en plus fréquentes : le mobilier est parfois rendu en sale état, tables malpropres, chaises abîmées etc. Autant de « temps d’agent » mobilisé et payé pour ces tâches annexes de remise en condition, en aval cette fois
Renaud Busenhard